Grèce : l’opposition hostile à un gouvernement de coalition
Le Premier ministre grec a obtenu vendredi soir la confiance du Parlement. Un vote qui pourrait ouvrir la voie à la préparation d’un gouvernement de coalition. Mais l’opposition exige des élections anticipées.
Le Premier ministre grec Georges Papandréou pourrait ne pas faire partie du prochain gouvernement : c’est ce qu’il a annoncé vendredi soir, devant le Parlement, au moment du vote de confiance en sa faveur. Georges Papandréou a invité la majorité et l’opposition à former un gouvernement transitoire de coalition pour sauver le pays de la faillite et le maintenir dans l’euro. “Samedi (à midi), je vais rendre visite au Président de la République pour que nous nous mettions d’accord sur la composition d’un gouvernement de consensus et même de savoir qui va le diriger”, a-t-il affirmé.
L’absence de Papandréou du prochain gouvernement est l’une des conditions posées par l’opposition à la formation d’un gouvernement de coalition : jeudi, le chef du parti de droite Nouvelle Démocratie (ND) Antonis Samaras s’était dit opposé à toute coopération tant que Papandréou, très affaibli par la crise du référendum, continuait d’être Premier ministre et avait réclamé sa démission. L’actuel Premier ministre a donc fait un pas en avant en acceptant l’idée de céder sa place.
Mais cela n’est pas suffisant pour l’opposition : dans un communiqué publié samedi matin, Antonis Samaras a de nouveau réclamé la tenue d’élections anticipées. C’est la deuxième condition posée par le parti ND à la formation d’un gouvernement de coalition. “Les masques sont tombés, M. Papandréou a rejeté l’ensemble de notre proposition, il endosse ainsi d’énormes responsabilités, les élections sont la seule solution“, a déclaré Antonis Samaras.
Georges Papandréou était loin d’être sûr de survivre à l’épreuve du vote de confiance, arraché à trois voix près (153 sur 298 votes exprimés), après la crise au sein de son propre parti socialiste. Une crise déclenchée par sa tentative d’imposer un référendum pour valider le plan européen d’aide à la Grèce ; une tentative finalement abandonnée ce vendredi.
En jeu : la ratification par le parlement grec de la deuxième aide décidée par les Européens pour la Grèce la semaine dernière à Bruxelles, prévoyant 130 milliards d’euros combiné à une réduction de 100 milliards de dette publique par les banques, ainsi que le vote rapide des mesures d’austérité budgétaire demandées par les créanciers.
AFP