Détection en France de traces d’iode 131 dans l’air imputables à des rejets radioactifs venant d’un pays étranger
Après avoir été informé de façon informelle, à travers les réseaux scientifiques dont il est membre, de la détection dans l’air d’iode 131 à l’état de traces par plusieurs pays d’Europe centrale, évènement qui a par ailleurs fait l’objet d’un communiqué de presse de l’AIEA publié le 11 novembre, l’IRSN a réalisé rapidement des analyses par spectrométrie gamma sur des prélèvements d’aérosols et d’iode sous forme gazeuse effectués en France, pour y rechercher la présence éventuelle de ce radionucléide.
Les premiers résultats indiquent la présence de traces d’iode 131 particulaire dans l’air en France, à des niveaux de concentration proches des limites de détection des instruments de mesure. Si la présence d’iode 131 dans l’air est tout à fait inhabituelle à cette échelle du territoire national, les niveaux de concentration observés sont sans aucun risque pour la santé des populations.
L’origine et la date des rejets radioactifs ayant causé cette pollution par l’iode 131 sont inconnues à ce jour.
Une attention particulière a été portée sur l’hypothèse d’un nouveau rejet venant de la centrale de Fukushima. Plusieurs considérations permettent d’exclure cette hypothèse :
– l’iode 131 rejeté en mars lors de l’accident de Fukushima a pratiquement disparu, y compris dans les réacteurs, compte tenu de sa courte période radioactive et de l’arrêt des réactions nucléaires qui produisent ce radionucléide ;
– même si les concentrations mesurées en France sont environ 100 fois plus faibles que celles observées après l’accident de Fukushima, il aurait fallu un rejet important d’iode 131 au Japon pour atteindre un tel niveau, ce qui aurait conduit à des détections plus précoces et à des niveaux plus importants au Japon, comme ce fut le cas en mars 2011.
L’IRSN réalise actuellement des calculs de rétro-trajectoires pour tenter de localiser la provenance des masse d’air ayant transporté l’iode 131 détecté. Compte tenu de ces premiers résultats, l’IRSN continue de mener une surveillance spécifique et active de l’iode 131 dans l’air.