Une légende du football auriverde s’est éteinte. Socratès a succombé à une maladie intestinale dimanche matin à l’âge de 57 ans. Admis jeudi dernier à l’hôpital Albert Einstein de Sao Paulo pour une infection intestinale, il avait été placé sous assistance respiratoire avant finalement de rendre l’âme et ainsi laisser le Brésil en émoi. Sócrates Brasileiro Sampaio de Souza Vieira de Oliveira avait déjà été admis en soins intensifs en août dernier avant d’avouer son addiction à l’alcool. Frère aîné de l’ancien meneur de jeu du PSG, Raï, Socratès a marqué l’histoire de son pays.
Capitaine du Brésil lors des Coupes du Monde 1982 et 1986, l’ancien milieu de terrain, pensionnaire pendant sa seule saison hors du Brésil de la Fiorentina (1984-1985), a été malheureux avec la Seleçao. Aucun titre sur la scène internationale et seulement une finale de Copa America disputée. Sócrates a notamment participé au fameux quart de finale du Mondial 86 au Mexique où, à Guadalajara, la France de Michel Platini avait battu le Brésil aux penalties (1-1, 4 tab à 3). Les supporters français n’ont pas oublié que Sócrates avait été l’un des deux Brésiliens à manquer sa tentative.
Mais l’aura de Sócrates a dépassé le cadre du football. En effet, lors de ses six années passées aux Corinthians de Sao Paulo (1978-1984), le natif de Belem a contribué à sa façon à la poussée de la démocratie face à la dictature militaire qui sévissait au Brésil au début des années 1980. Ainsi, avec quelques uns de ses partenaires du club, il a fondé la Démocratie Corinthiane. Toutes les décisions propres au club étaient alors prises de façon collégiale et par le biais d’un vote. Son engagement politique et sa classe sur le terrain manqueront forcément à un Brésil qui pleure dimanche l’un de ses héros.
Rédigé par Pierre GODFRIN – Football365