ACCIDENT de CADDY
Il n’y pas si longtemps, notre Conseil Territorial a mené une grande campagne à grands bruits contre la vie chère à St. Martin. Louable initiative, que les médias, galvanisés, ont abondamment relayée : un Observatoire des prix, créé spécialement, a eu alors la charge de sélectionner un chariot type de la ménagère.
Convaincu de l’utilité de cette statistique, le Conseil territorial a donc retenu cinquante produits de première nécessité dont l’Observatoire a relevé les prix avec une patience infinie, tant la tâche est ardue. Mais le résultat était patent : avec des prix imposés, contrôlés par la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la répression des fraudes, le montant du chariot baissait au fil des mois : 137.60 € en mai 2009 ; 129.36 € en juin 2009 ; 124,89 € en octobre 2009. Certains magasins furent même verbalisés pour avoir affichés des prix de vente d’un demi pour cent au-dessus du prix imposé…
Tenaillé par son déficit, le Conseil Territorial a sans doute aujourd’hui perdu la mémoire. Avec sa taxe sur le chiffre d’affaire à partir du 1er juillet prochain, son chariot type va sérieusement grincer. D’une taxe de 2% devant apparaître sur la facture de chaque intermédiaire, c’est le pauvre consommateur de Saint-Martin qui devra s’acquitter à la finale d’une hausse des prix comprise entre 4 et 10%. Certains de nos élus se défendent de ce mauvais coup en avançant l’argument que le pain sera exempté. Ont-ils oublié que ce dernier est fait avec de la farine qui, quant à elle, n’est pas exonérée ? Cela rappelle furieusement la morve des nobles de l’Ancien Régime quand, à l’unisson, faisait leur cette phrase lamentable de Marie-Antoinette à destination des miséreux : « s’ils n’ont plus de pain, qu’ils mangent de la brioche ».
On sait comment l’Histoire a fini…
F.L.