PARIS (AP) — S’il est élu à l’Elysée, François Hollande fera le ménage dans l'”Etat UMP” que Nicolas Sarkozy a selon lui installé au ministère de l’Intérieur et dans la magistrature. “Ceux qui sont liés à ce système auront forcément à laisser la place à d’autres”, a déclaré le candidat socialiste dimanche soir sur BFM TV.
“C’est vrai qu’il y a eu un Etat UMP qui s’est installé”, a considéré le député de Corrèze, accusant Nicolas Sarkozy d’avoir choisi les hauts fonctionnaires parmi ses amis, d’abord lorsqu’il était place Beauvau puis à l’Elysée.
“Un vrai système (a été mis) en place au niveau du ministère de l’Intérieur avec un certain nombre d’excès dont les tribunaux sont aujourd’hui saisis”, a souligné François Hollande. Il faisait allusion aux mises en examen du patron de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) Bernard Squarcini et du procureur de Nanterre Philippe Courroye, poursuivis dans l’affaire des fadettes.
“Dans la justice aussi, il y a eu des nominations de procureurs qui ont été des amis du pouvoir”, a rappelé le candidat socialiste à la présidentielle.
François Hollande a promis de “remettre l’Etat républicain à sa place”. “Aucun de ceux qui aujourd’hui exercent des responsabilités et qui sont loyaux n’ont à s’inquiéter. Mais en revanche, ceux qui sont liés à ce système auront forcément à laisser la place à d’autres”, a-t-il averti.
Il s’est défendu de toute chasse aux sorcières, assurant qu’il ne comptait pas mettre en place un Etat PS. “Je veux sortir de ces logiques partisanes”, a-t-il assuré.
Il a expliqué qu’il attendait des hauts fonctionnaires qu’ils soient “loyaux à l’égard des autorités et neutres” – et notamment qu’ils fassent preuve d'”un engagement qui n’a pas à être au service d’un parti”.
“La loyauté, elle est pour l’Etat”, et non pour le chef de l’Etat, a insisté François Hollande, estimant “que les présidents d’entreprises publiques dans cette période doivent aussi veiller à être neutres”. AP