Cannabis: les portes des coffee shops se ferment aux Français
La Belgique contre les touristes de la drogue évincés des Pays-Bas
La Belgique est prête à sévir contre les touristes de la drogue qui ne peuvent plus, depuis aujourd’hui, s’approvisionner en cannabis dans les coffee shops du sud des Pays-Bas.
Le «message clair» est que «le glissement en termes d’approvisionnement illégal ne sera pas toléré» en Belgique, a indiqué la ministre de l’Intérieur Joëlle Milquet dans un communiqué.
Tolérée par les autorités néerlandaises depuis les années 1970, la vente de petites quantités de cannabis a attiré aux Pays-Bas des millions de «touristes de la drogue», principalement belges, français ou allemands, qui représentent jusqu’à quelque 85% des clients des établissements vendant de l’herbe ou du hash, les célèbres coffee shops.
Mais les Pays-Bas mettent progressivement en place une politique de plus en plus restrictive pour éviter les nuisances liées aux allées et venues de ces visiteurs, telles que le tapage nocturne ou le parking sauvage.
Depuis septembre 2011, seules les personnes résidant aux Pays-Bas, en Allemagne et en Belgique étaient encore autorisés à franchir les portes de ces commerces aux noms évocateurs d’«Easy Going», «Heaven 69» ou «Rasta Fari Boni». À l’exclusion donc notamment des Français.
Nouvelle réglementation
Un nouveau tour de vis est programmé mardi dans les trois provinces du sud des Pays-Bas: pour acheter les 5 grammes autorisés par personne, il faudra demander à une mairie néerlandaise une «carte cannabis», qui ne sera délivrée qu’aux personnes résidant aux Pays-Bas. La mesure sera étendue à l’ensemble du pays en 2013.
Depuis ce week-end, les autorités néerlandaises ont placé à la frontière de grands panneaux lumineux annonçant l’interdiction, avec le slogan «Nouvelles règles, pas de drogue», a constaté un journaliste de l’AFP.
Ce changement de législation fait craindre le «déplacement des ventes illégales» sur le territoire belge, «l’augmentation du phénomène des rabatteurs» qui attendent les clients à proximité des frontières, ainsi que «l’augmentation de la production interne en Belgique», a expliqué Mme Milquet.
En concertation avec les Pays-Bas, la Belgique a décidé «d’augmenter les présences policières notamment dans les zones frontalières, sur les routes et dans les trains».
AFP