Les écologistes veulent intégrer le gouvernement, pas Mélenchon
CRETEIL (AP) — Affichant la “disponibilité” de leur formation, les délégués d’Europe Ecologie-Les Verts, réunis en conseil fédéral à Créteil (Val-de-Marne), se sont prononcés mardi à une écrasante majorité pour l’éventuelle entrée d’écologistes au gouvernement que formera la semaine prochaine le Premier ministre du président socialiste François Hollande.
Le “parlement” d’EELV a dit “oui” à 83,80% au principe d’une participation au futur gouvernement, selon le résultat final de cette consultation interne, dont l’issue ne faisait guère de doute.
En dépit de divergences avec le PS sur le nucléaire et le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), le parti vert se dit prêt à assumer des responsabilités gouvernementales, sans oublier que les 2,3% obtenus par sa candidate Eva Joly au premier tour de la présidentielle ne lui permettront pas d’imposer ses conditions aux socialistes.
“Il n’y a aucune certitude”, mais “une disponibilité”, a résumé Cécile Duflot, la secrétaire nationale d’EELV, en rendant compte devant la presse des travaux à huis clos de ce conseil fédéral.
Pour la patronne d’EELV, considérée comme “ministrable”, les écologistes veulent se rendre disponibles pour “faire avancer notre pays et les politiques publiques de notre pays (…) dans des directions qui nous semblent justes: sur la transition énergétique, sur les questions de lutte contre le mal-logement, contre la malbouffe, les questions de santé et d’environnement”.
Elle souhaite aussi qu’une participation écologiste permette de “répondre à la crise par une politique qui ne sera pas une politique d’austérité” mais créatrice d’emplois “durables et non-délocalisables”.
“C’est en fonction de cette feuille de route globale que nous verrons si, oui ou non, il y a la place pour des écologistes dans ce dispositif”, a conclu la secrétaire nationale, qui pourrait être du nouveau gouvernement plus de dix ans après l’expérience difficile de Dominique Voynet au sein de l’équipe Jospin.
Si aucun responsable d’EELV n’a encore fait acte de candidature, plusieurs sont sur les rangs, à commencer par Cécile Duflot, Eva Joly et… Dominique Voynet. “Si le Premier ministre considère que je peux être utile, je ne me déroberai pas”, a confié celle qui est aujourd’hui maire de Montreuil (Seine-Saint-Denis).
“Le gouvernement qui vient, la majorité qui vient, doit être celle de l’audace, du changement. Nous devons faire ce pari”, avait auparavant lancé Cécile Duflot aux quelque 200 délégués du parti, estimant que les Verts ont apporté “leur pierre” à la victoire de François Hollande car “51,6% moins 2,3%, ça ne fait pas 50%…”.
Elle a par ailleurs confirmé son départ du poste de secrétaire nationale le 22 juin, date à laquelle un nouveau patron d’EELV -vraisemblablement l’actuel porte-parole Pascal Durand- sera désigné par le conseil fédéral.
“Cela fait dix ans que je suis à la direction des Verts puis d’Europe Ecologie-Les Verts, dont six ans en tant que secrétaire nationale”, a-t-elle rappelé mardi matin sur Europe-1. “J’ai toujours dit qu’il fallait savoir passer la main”, a-t-elle ajouté, la tête déjà tournée vers les législatives de juin.
Elle-même candidate à Paris, Cécile Duflot a conclu en novembre avec la Première secrétaire du PS, Martine Aubry, un accord de législature portant sur 63 circonscriptions, avec l’espoir d’obtenir entre 18 et 24 députés -contre quatre dans l’Assemblée nationale sortante- ce qui permettrait la formation d’un groupe. Faute d’entrer au gouvernement, elle pourrait en prendre la présidence.
Mélenchon et le Parti de Gauche non
Jean-Luc Mélenchon a clairement fait savoir qu’aucun membre du Parti de gauche ne ferait son entrée au gouvernement de François Hollande : “Ma parole est engagée : je n’y mettrai pas les pieds”, avait-il une nouvelle fois affirmé le 19 avril dernier sur France 2.
AP/AFP