Abolition de l’esclavage: «Un rassemblement autour de nos mémoires» pour Hollande
Après la cérémonie du 8 mai, c’est son deuxième acte symbolique en tant que président de la République élu. Dans le jardin du Luxembourg, en présence du président PS du Sénat, Jean-Pierre Bel, et du ministre de la Culture Frédéric Mitterrand, François Hollande s’est rendu à la 7e commémoration de l’abolition de l’esclavage.
« Parler, transmettre, informer et évoquer »
Interrogé par Public Sénat et France Ô, le Président a expliqué le sens de sa venue : « Je considérais que même dans cette période où je suis le président élu, mais pas encore le président en fonction, je devais par ma présence marquer tout l’intérêt que je porte à cette manifestation, tout le sens que je lui accorde. A la fois le travail de mémoire, qui a été engagé, et la reconnaissance de cette journée, en tant que tel, pour parler, transmettre, informer et évoquer ».
« J’étais heureux de me retrouver au milieu des autorités de la République, de jeunes et de représentants des divers pays, car la traite, l’esclavage ont été hélas des phénomènes mondiaux », ajoute le chef de l’Etat.
Est-ce aussi un geste en direction de l’Outre-Mer, qui s’est largement porté vers sa candidature ? « Oui, mais je ne veux pas non plus faire de lien direct. Ce que je dois faire ici, c’est parler à toute la France et à tous les jeunes qui ignorent qu’il y a eu dans un passé pas si lointain une traite, un esclavage. Je voulais aussi donner ce message de rassemblement autour de nos mémoires et ce qu’est notre histoire. Et c’est vrai que j’ai vis-à-vis de l’ensemble de l’Outre-Mer une reconnaissance. J’y suis allé beaucoup comme responsable politique, comme candidat, elle m’a donné beaucoup, à travers ses suffrages ».
« L’histoire de l’esclavage a longtemps été occulté »
François Hollande entend aussi envoyé un message aux jeunes générations. « L’histoire de l’esclavage a longtemps été occulté. Et pour des générations, la mienne notamment, n’était transmis que l’abolition et pas ce qui s’était produit avant, c’est-à-dire l’esclavage lui-même ».
Quelques minutes avant, Jean-Pierre Bel a affirmé que « l’histoire de l’esclavage (…), c’est l’histoire de la France. (…) C’est l’histoire de l’Europe, de l’humanité toute entière, c’est notre histoire ». Le président du Sénat avait créé la délégation de l’Outre-Mer, présidée par Serge Larcher. L’ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin, présent, explique à Public Sénat que « les valeurs de la République sont plus fortes que les alternances politiques ». Il rappelle que cette journée de commémoration a été « votée sous (son) gouvernement ».
En quittant le jardin du Luxembourg, François Hollande ne perd pas ses habitudes de candidat. Il parle aux journalistes. Le service d’ordre est aux aguets. Un mur humain de gendarmes s’organise pour canaliser la presse. Avant de monter dans sa voiture, le nouveau président de la République élu s’adonne à un bain de foule. Il signe quelques autographes. Manière de mesurer sa popularité, encore intacte.
Source publicsenat