Crash du Soukhoï en Indonésie : 12 corps retrouvés sur le site – L’avion russe a heurté une montagne
Seulement douze corps ont été retrouvés vendredi sur le site du crash du Superjet 100. «Nous avons atteint le site du crash à 5 heures (heure de Paris) et nous avons trouvé 12 victimes, toutes décédées. Nous poursuivons l’évacuation», a déclaré le vice-maréchal Daryatmo, responsable de l’Agence nationale des secours (SAR), lors d’une conférence de presse organisée à l’aéroport Halim de Jakarta, où doivent être acheminées les dépouilles.
L’épave du Superjet 100 de l’avionneur russe Soukhoï avait été repérée dans une région montagneuse située au sud de Jakarta, la capitale indonésienne. L’avion, qui comptait une quarantaine de personnes à bord dont un Français, avait disparu des écrans radar alors qu’il effectuait un vol de démonstration. Et il y avait peu d’espoir de retrouver des survivants.
«Depuis les airs, le pilote (de l’hélicoptère) a repéré des débris et il a aperçu le logo de Soukhoï», avait indiqué lors d’une conférence de presse Daryatmo, responsable de l’Agence nationale des secours (SAR). «Nous avons repéré les débris à l’endroit où nous avions perdu contact avec l’appareil», soit près de Cijeruk, dans la région du Mont Salak, un volcan qui culmine à plus de 2 211 mètres d’altitude, avait t-il ajouté.
“Il faut plus de à six heures pour se rendre à pied sur le site”
«Les débris ont été retrouvés à environ 1 800 mètres d’altitude» sur le flanc du volcan, selon le lieutenant colonel Mukhlis, qui prenait part à la supervision des opérations. Des photographies aériennes diffusées par les services de secours montraient des débris de l’appareil, accrochés à des arbres et des roches situés sur une paroi montagneuse très abrupte, semblant suggérer que l’avion avait heurté la montagne de plein fouet. «Nous ne connaissons pas l’état des passagers», avait-t-il ajouté, alors que les recherches au sol s’étaient révélées difficiles dans cette région montagneuse et recouverte de jungle, à environ 80 km au sud-est de la capitale.
«Nous pensons qu’il faudra cinq à six heures pour nous rendre à pied sur le site», avait alors précisé Trisno Rahmadi, responsable de la police qui coordonne les secours au poste de Cigombong, près du lieu du crash. «Deux équipes de secouristes de 80 personnes sont parties à 12h15 (5h15 GMT). Ils ont emmené des équipements et des sacs mortuaires», a-t-il ajouté.
Une cinquantaine de personnes à bord
Le Soukhoï transportait 47 personnes, tous des Indonésiens, à l’exception de huit Russes, un Français et un Américain, selon Trimarga Rekatama, l’agent indonésien de l’avionneur russe. D’autres sources évoquent cependant jusqu’à 50 occupants. L’ambassade de France à Jakarta a confirmé la présence à bord d’un Français.
A l’aéroport de Halim, dans l’est de Jakarta d’où a décollé l’avion, des proches se raccrochaient encore à l’espoir de retrouver des rescapés, si ténu soit-il, dans une attente de plus en plus angoissée. Murés dans un silence seulement interrompu par les sanglots à répétition, une cinquantaine d’amis et de membres de famille se laissaient prélever des échantillons d’ADN afin de faciliter l’identification des probables victimes.
Le lancement de ce modèle marqué par des problèmes techniques
Mercredi soir, une source au sein du ministère russe de l’Industrie et du Commerce, citée par l’agence Interfax, assurait que les préparatifs pour le vol avaient été effectués «dans leur totalité». «Techniquement, l’avion était parfaitement en état», avait-il ajouté. Le président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono a lui appelé au lancement d’une «enquête minutieuse» sur les raisons de l’accident.
Le SSJ100, qui a reçu sa certification russe début 2011, peut transporter entre 75 et une centaine de passagers selon les versions, et espère concurrencer le brésilien Embraer et le canadien Bombardier sur le marché jugé prometteur des avions régionaux. Mais son lancement a été marqué par divers problèmes techniques. Mi-mars, un Superjet de la compagnie russe Aeroflot avait dû faire demi-tour lors d’un vol intérieur russe après un incident avec son train d’atterrissage. De nombreux groupes internationaux ont participé à la conception de l’avion, dont les français Snecma et Thalès.
AFP