Revue de presse : Amère défaite d’Angela Merkel aux régionales
Les électeurs du land de Rhénanie du Nord-Westphalie, région la plus peuplée d’Allemagne, étaient appelés aux urnes dimanche pour participer à des élections régionales anticipées. Ils ont renouvelé leur confiance en Hannelore Kraft, tête de liste sociale-démocrate (SPD), qui n’avait pu faire voter le budget de la région en mars dernier. A la veille d’une première rencontre avec François Hollande, la politique rigoriste de la chancelière subit donc un camouflet.
En effet, la CDU perd 9 points par rapport aux élections de 2010 et ne recueille que 25,7% des voix, loin des 38,2% obtenus par le SPD. Ces derniers devraient donc être en mesure de constituer une coalition confortable avec les Verts, qui sont restés stables avec environ 12% des suffrages. En outre, les Libéraux, partenaires de coalition d’Angela Merkel, limitent leur chute avec 8,5% des voix, et le parti Pirate fait son entrée dans un quatrième parlement régional avec un score de 7,8%, précise l’AFP.
Ainsi, la victoire est belle et sans appel pour le SPD. Dans cette région clé, certes habituel bastion électoral des sociaux-démocrates, les sociaux-démocrates ont une nouvelle fois démontré que la chancelière devrait composer avec leur poids politique croissant pour faire avancer ses mesures. Proches des positions de François Hollande concernant l’équilibre à trouver entre austérité et croissance, les élus du SPD ont déjà menacé de bloquer le pacte budgétaire, s’il n’était pas aménagé, expliquent les Echos.
Par conséquent, la visite officielle de François Hollande, mardi, s’avère cruciale. La chancelière a assuré qu’un partenariat avec le nouveau président serait possible. “Il s’agira d’une rencontre pour faire connaissance. Mais je pense que de là grandira un bon travail de coopération” [AFP].
Toutefois, si Angela Merkel ressort affaiblie de ce scrutin, les observateurs s’accordent à penser que la situation n’est en rien critique pour la chancelière, à 16 mois des élections législatives. Tout d’abord, Michel Sapin, chargé du projet présidentiel de François Hollande, a tempéré le possible désaccord entre les deux pays, se prononçant contre des mesures de relance par les déficits. De plus, les Allemands restent à 59% favorables à la politique de rigueur et de lutte contre la dette du gouvernement, rapporte Libération.