François Hollande: le retrait d’Afghanistan fin 2012 n’est pas négociable
WASHINGTON — Juste avant le début de deux sommets du G8 et de l’Otan, le nouveau président français François Hollande a affiché vendredi à Washington sa fermeté sur l’Afghanistan en affirmant que le retrait des troupes de combat françaises à la fin de 2012 n’était “pas négociable”.
Le candidat Hollande l’avait promis pendant toute sa campagne électorale présidentielle, le président Hollande l’a confirmé à Washington, malgré les réticences de ses alliés, au premier rang desquels le président américain Barack Obama.
“Le retrait n’est pas négociable. Le retrait des forces combattantes, c’est une décision de la France et cette décision sera appliquée”, a assuré le chef de l’Etat lors d’une conférence de presse.
Un peu plus tôt, M. Hollande avait confirmé à M. Obama, lors d’un long entretien à la Maison Blanche, sa décision de rapatrier l’essentiel des 3.500 soldats français qui sont encore déployés en Afghanistan d’ici à la fin de l’année, avec deux ans d’avance sur le calendrier fixé par l’Otan.
Pour justifier sa décision, il a rappelé que, “sur la zone de Kapisa (une province au nord-est de Kaboul sous contrôle militaire français), les troupes afghanes vont prendre le relais des troupes françaises (à la fin de l’année), permettant ainsi le retrait”.
Sa décision prise, le chef de l’Etat a toutefois tenu à prendre en compte les inquiétudes de ses alliés. “J’ai conscience que la France est dans une alliance, qu’elle est engagée dans les opérations depuis longtemps, donc elle doit faire ses choix en bonne intelligence, en bonne association avec ses alliés et notamment nos partenaires américains”, a-t-il dit.
De même, François Hollande a assuré que la France respecterait ses engagements auprès de l’Otan et de l’Afghanistan en matière de formation de l’armée et de la police afghanes.
Ainsi, le traité de coopération franco-afghan signé début 2012 par le président afghan Hamid Karzaï et son prédécesseur Nicolas Sarkozy sera “ratifié”, a-t-il dit, “il n’y a pas de contrepartie, cela fait suite à ce que la France et l’Afghanistan ont déjà signé”.
Comme il l’avait lui-même reconnu avant son élection, François Hollande a également confirmé que des “effectifs résiduels” militaires français subsisteraient, malgré sa promesse, sur le territoire afghan au-delà de la fin 2012. “Ils seront simplement affectés à la logistique pour rapatrier nos matériels (…) mais sous la protection des forces de l’Otan”, a-t-il dit.
Avant-même sa première visite américaine, l’entourage du nouveau président avait tenu à minimiser les différences entre ce nouveau calendrier et celui fixé au début de l’année par Nicolas Sarkozy, qui avait lui fixé à la fin 2013 le départ des dernières troupes combattantes tricolores, notamment en raison des délais nécessaires au rapatriement de leur matériel.
L’Elysée avait aussi rappelé que, avant la France, les Pays-Bas en 2010 ou le Canada en 2011 avaient eux aussi, déjà retiré unilatéralement leurs soldats, sans mettre en péril la mission de l’Otan. Et que la règle “dedans ensemble, dehors ensemble” fixée par l’Otan pouvait souffrir des exceptions.
Vendredi, Barack Obama a paru se satisfaire de la position française. “Nous nous sommes mis d’accord sur le fait que, même si nous sommes en train de sortir d’une phase de combats, il est important de confirmer notre engagement à aider les Afghans à renforcer leur sécurité et à favoriser leur développement”, s’est contenté de relever le président américain.
AFP