Levée de boucliers en Grèce après les propos de Lagarde

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Levée de boucliers en Grèce après les propos de Lagarde
Par F.L 27 Mai 2012 10:05

L'ex-candidat du Front de gauche à l'Elysée Jean-Luc Mélenchon le 25 mai 2012 à Hénin-Beaumont, dans le nord de la France (AFP, Francois Lo Presti)

ATHENES — Une charge de la directrice du FMI Christine Lagarde sur le paiement des impôts a provoqué dimanche une levée de boucliers en Grèce, le dirigeant socialiste évoquant un peuple “humilié” alors que les internautes inondaient la page Facebook de Mme Lagarde de commentaires rageurs.

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Mme Lagarde a mis le feu aux poudres en estimant que “les Grecs devraient commencer par s’entraider collectivement”, et ce, en “payant tous leurs impôts”. Dans cette interview au Gardian, elle évoque aussi “tous ces gens qui essaient tout le temps d’échapper aux taxes”.

La directrice du FMI dresse même un parallèle avec la situation en Afrique, estimant que les jeunes enfants dans un petit village du Niger “ont encore plus besoin d’aide que les gens à Athènes”.

“Il y a une crise humanitaire en Grèce, très couteuse, au cas où vous ne le sauriez pas. C’est vraiment une honte!”, commentait dimanche une internaute, Despina Panagiotopoulou, sur la page Facebook de la patronne du FMI.

Samedi soir, devant le tollé généré par ses propos, Mme Lagarde s’est montrée plus conciliante, se disant “très compatissante à l’égard des Grecs et les défis qu’ils relèvent”. Les propos de Mme Lagarde avaient suscité dimanche plus de 8.500 commentaires sur sa page Facebook.

“Une part importante de cet effort est que tout le monde devrait porter équitablement sa part du fardeau, en particulier les plus privilégiés et en particulier en payant leurs taxes”, a-t-elle écrit.

“Peu importe ce que vous dites maintenant, après toutes ces critiques. Savez-vous les dégâts que vous avez causés au peuple grec?, demande Thanasis Athanasopoulos. “Nous ne sont pas fainéants et nous ne sommes pas des mendiants”.

“Merci pour votre amour et votre soutien et sachez que les Grecs ne sont pas stupides. Nous connaissons votre jeu et nous n’allons plus l’autoriser”!!!!”, assure Elena Papoutsi.

“le 17 juin les Grecs vont répondre aux usuriers du monde entier qui exploitent notre pays”, prévient de son côté Eleftheria.

Le chef du parti socialiste Pasok, Evangélos Vénizélos, après avoir estimé que les propos de Mme Lagarde avaient “humilié” et “insulté” les Grecs, s’est réjoui qu’elle ait rectifié le tir, car “cela signifie qu’elle a pris en compte une nation fière”.

Après le vote anti-austérité du 6 mai, les législatives du 17 juin en Grèce sont attendues avec fébrilité à l’international. Le parti de la gauche radicale Syriza, donné selon les derniers sondages en seconde position derrière les conservateurs de Nouvelle-Démocratie (ND), prône l’annulation des mesures de rigueur prévues par le plan de redressement imposé par l’UE et le FMI en échange des prêts accordés à Athènes jusqu’en 2014.

Face au risque d’un rejet du plan d’austérité qui conduirait in fine à une probable sortie de l’euro, les bailleurs de fonds internationaux restent fermes, à l’image du ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble qui martèle à l’envi qu’Athènes doit “tenir ses engagements” pour rester dans l’euro.

“Il n’est pas admissible qu’un petit pays, par son refus des règles du jeu, puisse continuer à mettre en danger l’ensemble du continent (…) Aux Grecs de choisir. En espérant qu’ils feront le bon choix. Sinon, l’Europe devra en tirer les conséquences. Sans état d’âme”, tranchait même sévèrement le quotidien français Le Monde mercredi dans un éditorial signé par son directeur.

En Grèce, les mêmes arguments sont utilisés pour discréditer Syriza, alors que le pays risque d’être à court de liquidités d’ici fin juin si les aides financières sont coupées en cas de rejet du plan d’aide international par les électeurs le 17 juin, a prévenu l’ex-Premier ministre grec, selon un memo paru dans la presse dimanche.

“Le pays a besoin d’un pays qui unisse les gens et révise le plan de rigueur mais en s’assurant que nous restions dans l’euro”, a déclaré dimanche M. Vénizélos, alors que la veille, Antonis Samaras, le chef de la ND, estimait que s’opposer au plan de redressement conduirait la Grèce hors de l’euro et constituerait une “véritable catastrophe” pour le pays.

Mi-mars, la Task force européenne pour la Grèce notait que le pays avait fait des progrès “prometteurs” sur la perception de 8 milliards d’arriérés d’impôts recensés, avec 946 millions collectés en 2011. Mais elle soulignait qu’en matière de fiscalité, des progrès devaient encore être faits, notamment dans la lutte contre l’évasion fiscale des riches contribuables et des grandes entreprises.

Dimanche en France, l’ex-candidat du Front de gauche à l’Elysée Jean-Luc Mélenchon, soutien de Syriza, a dénoncé des propos “indignes” de Mme Lagarde en appelant les armateurs et l’Eglise orthodoxe à payer leurs impôts.

AFP

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Par F.L 27 Mai 2012 10:05
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