2,33 milliards d’euros: Recette d’une journée de solidarité
La Journée de solidarité a rapporté 2,33 milliards d’euros à l’Etat en 2011. Des recettes critiquées mais salutaires en cette période de rigueur budgétaire
Lundi chômé pour les uns, travaillé pour les autres, le lundi de Pentecôte transformé en Journée de solidarité en 2004 continue d’être appliquée à la carte malgré les critiques qu’elle suscite. Annoncée en fin de quinquennat comme l’un des grands chantiers à venir, la réforme de la dépendance avait, faute de moyens, été finalement reportée à 2013 en cas de réélection de Nicolas Sarkozy.
Les finances publiques toujours dans le rouge laissent peu de marge de manoeuvre pour mener cette importante et lourde réforme de la prise en charge des personnes âgées et handicapées. Une prise en charge qui, avec le vieillissement de la population, s’annonce de plus en plus pesante sur le budget de la sécurité sociale. On estime par exemple qu’en France, le nombre de personnes âgées de plus de 85 ans doublera à l’horizon 2020. Dans ce contexte, les quelque 15 milliards d’euros rapportés par cette journée mise en place sous Jean-Pierre Raffarin s’avèrent non négligeables.
Le bénéfice de cette journée, dont le principe est un jour travaillé non rémunéré mais donnant lieu à une contribution supplémentaire de la part des entreprises, était même en hausse de 4,2% en 2011 par rapport à 2010. L’an passé, 2,33 milliards d’euros ont ainsi été collectés par les secteurs public et privé, rapporte la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA). 1,4 milliard d’euros ont été redistribués aux personnes âgées et 933 millions ont été affectés aux personnes handicapées.
Mais cette recette ne finance qu’une petite partie de la dépense globale que représente la dépendance, soit 22 milliards d’euros (plus 1,1 % du produit intérieur brut ) en 2009. En outre, de nombreuses critiques sont adressées à cette journée de solidarité. L’association des Directeurs au service des Personnes Agées (AD-PA) estime notamment, rapporte l’AFP, que la recette 2011 n’a pas été dépensée “comme prévu”, regrettant notamment des “suppressions d’emplois” dans les établissements prenant en charge les personnes âgées, comme à domicile.
Les recettes “ont par exemple servi à financer des travaux de modernisation ou de reconstruction de maisons de retraite ou d’instituts spécialisés pour personnes handicapées”, explique de son côté la CNSA.
Source Metrofrance