Retraites. La jeunesse embraye
La mobilisation des lycéens, et dans une moindre mesure des étudiants, contre la réforme des retraites, a pris de l’ampleur hier. Moins encadrées, certaines manifestations ont donné lieu à quelques débordements.
La bataille des chiffres continue. 342 lycées étaient hier «perturbés à des degrés divers», soit 7,9% des 4.302 établissements du pays, a annoncé hier le ministère de l’Éducation nationale. Un état des lieux bien en deçà de celui présenté par l’Union nationale lycéenne (UNL, première organisation) qui estimait de son côté que 1.100 lycées étaient mobilisés, dont près de 700 purement et simplement «bloqués». Une chose est certaine, les jeunes sont, visiblement, de plus en plus nombreux à descendre dans la rue.
Des incidents
De nombreux rassemblements et manifestations de lycéens ont eu lieu dès la matinée, émaillés parfois de violences. En Seine-Saint-Denis, des affrontements opposant jeunes et policiers se sont produits devant deux lycées à Montreuil et à Saint-Denis. Un jeune de 16 ans a été blessé au visage par un tir de flashball et a dû être évacué vers un hôpital. À Nîmes des voitures ont été brûlées. Dans plusieurs villes de France des manifestants ont été interpellés suite à des dégradations. En Bretagne quelques incidents (lancer de projectiles, destruction d’arrêts de bus) ont été relevés à Brest ou encore à Quimper.
«Mécontentement général»
Alors que l’exécutif s’inquiète d’une mobilisation massive des jeunes contre la réforme des retraites, le ministre de l’Éducation, Luc Chatel, en a appelé «à la responsabilité de chacun». Au gré des cortèges, les lycéens disent très précisément prendre leurs responsabilités. Certains veulent témoigner de leur «mécontentement général» face à la politique du gouvernement. «On en a marre d’entendre que les lycéens sont des moutons, qu’ils ne savent pas pourquoi ils manifestent», explique ainsi Cyril, 16 ans, élève du lycée Racine, à Paris. «Contrairement à tout ce qu’on entend, les jeunes ne sont pas dépolitisés, embraye Léo Keler, 18 ans. Notre combat concerne tout le monde.»
Les étudiants se mobilisent
Dans un communiqué, la FCPE, première fédération de parents d’élèves a appelé «les parents qui le peuvent» à «encadrer les cortèges lycéens dans les manifestations», afin d’éviter, à l’avenir, «d’éventuels affrontements avec les forces de l’ordre ou des ?casseurs?». Côté étudiants, «la mobilisation s’amplifie» également dans toute la France, a averti l’Unef, le premier syndicat étudiant. En Bretagne, le président de l’Université de Rennes II a ordonné la fermeture de l’établissement «pour raisons de sécurité». Mais un vote hier après-midi en assemblée générale des étudiants a débouché sur une levée du blocage (lire par ailleurs). Concernant plus particulièrement les enseignants, le mouvement a, à l’inverse, été globalement peu suivi hier. Alors que le syndicat du primaire SNUIpp-FSU appelait à reconduire la grève dans huit départements, dont Paris, le ministère de l’Éducation a estimé à 0,8% le taux de grévistes. Un chiffre cependant contesté par le syndicat.
Source Letelegramme
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