Que d’indignations pour un malheureux tweet ! La compagne du président de la République préfère l’adversaire de son ancienne compagne et mère de ses enfants. Elle a, en théorie bien le droit et, par surcroît, elle soutient un homme, Olivier Falorni qui par sa résistance obstinée aux pressions de l’appareil du parti socialiste, défend une certaine idée de la morale en politique.
L’affaire n’est pas tant dans ce soutien, non plus que dans le désaccord qu’il manifesterait entre François Hollande et sa nouvelle compagne, encore que l’attitude de celle-ci déroge au souhait du nouveau président de ne pas mélanger vie privée et vie publique. Le reproche qui peut être fait à Valérie Trierweiler tient dans le mélange des genres qu’elle s’autorise, dès lors qu’elle fait une entorse à la réorientation de son travail de journaliste qu’elle a, elle-même, souhaité pour prendre ses distances d’avec la politique. Elle n’ignorait pas, en effet, que ce soutien, via les réseaux sociaux, serait interprété bien au-delà du registre de l’amitié témoignée à Olivier Falorni. Et, elle doit donc assumer les conséquences d’une prise de position publique qui la fait sortir du devoir de réserve qu’elle avait, à priori, choisi de s’imposer.
Mais l’affaire, la vraie, réside dans la situation insensée dans laquelle le PS se trouve depuis qu’il a imposé le parachutage de Ségolène Royal à La Rochelle-Ile de Ré, au lieu et place d’un fidèle d’entre les fidèles, désigné par les militants locaux de son parti. Un homme de qualité qui, année après année, et en première ligne des Universités d’été, a fait le boulot avec la bénédiction des Lionel Jospin et autre François Hollande. Un homme exclu en février de son parti pour cause de refus d’accepter l’oukase national de la rue de Solférino. Et qui, habité par l’esprit de résistance cher à cette ville pétrie d’histoire, ne cédera pas. Ségolène Royal sera peut être élue, encore qu’elle ait suscité de telles rancoeurs localement, depuis des années, que le risque de sa défaite est grand. Mais, dans ce cas, soyons rassurés puisque la présidente de Poitou-Charentes promet qu’elle ne quittera pas la politique… Il est vrai que les prochaines élections régionales devraient avoir lieu en 2014 et que, d’ici-là, la fin du cumul des mandats sera peut être, enfin, à l’ordre du jour.
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