Un plan alternatif de développement de Saint Martin

Yves KINARD
Par Yves KINARD 24 Mar 2012 04:00

Après une rencontre très instructive, Yves Kinard a eu l’égard de nous communiquer un dossier très intéressant et étudié avec perspicacité par ses soins qui a été transmis aux élus et aux cadres. Si le contenu peut paraître long pour les néophytes (dont je suis ), “l’affaire” vaut son pesant, et son examen patient générera sans doute une réflexion d’ouverture sur les potentiels non exploités de notre île… Cet article en lui même fait l’objet des prémices d’une étude générale, construite de remarques des acteurs les plus pertinents dans leur domaine d’activité. Nous les en remercions… Commençons par un recensement des atouts et des possibilités…
JM

Depuis des années, il semblerait qu’on ne voit d’avenir à Saint Martin que par la construction d’un vaste projet sur le front de mer. Or, si effectivement c’est là un objectif du développement de Saint Martin, ce ne peut être le seul si l’on veut asseoir durablement l’économie de l’île. Et c’est précisément ce qui manque : un plan d’ensemble basé sur une stratégie et des choix d’orientation. Tout cela ne peut se faire sans un recensement de nos atouts et des possibilités concrètes.

L’investisseur providentiel.

Actuellement nous voyons que la société canadienne Jutras a clairement des visées sur Saint Martin. D’un point de vue économique, un tel intérêt, qui peut se traduire par un afflux important de moyens financiers, ne doit pas, cependant, se faire au détriment de l’identité de l’île. Formater Saint Martin pour correspondre à un possible marché ne peut se faire que sur une base solide conforme à l’histoire et les traditions locales sous peine de voir se diluer l’homogénéité du territoire avec au bout un risque de déstabilisation bien plus grand que ce que la défiscalisation a déjà apporté. Se lier à un investisseur unique est aussi un piège dans la mesure du pouvoir qu’il va acquérir et la possibilité de le voir imposer peu à peu sa vision. C’est oublier aussi que, de la diversité des investisseurs, peut naître un avenir par la mise en compétition des diverses propositions, ce qui restaure le rôle prépondérant de la Collectivité. Il y a donc un avenir autre que celui proposé par Jutras et ses relais locaux. Aujourd’hui, la démarche de ce groupe semble être, du moins dans le discours, de présenter la capacité en terme d’ingénierie, de financement, de compétences qu’il peut mettre à disposition de la Collectivité pour réaliser ce qu’elle souhaitera. Néanmoins, on voit que les idées sont clairement arrêtées avec le Front de Mer, le port de Galisbay, l’aéroport de Grand Case et enfin un centre de formation, sans oublier bien entendu un saupoudrage plutôt électoraliste, même rationnel, au profit d’une réhabilitation de Marigot et de l’île en général.

Ce qui me fait un peu peur dans la démarche, c’est la volonté de construire un produit pour l’offrir sur le marché et non répondre, ou très partiellement, à une demande pressante clairement identifiée, si elle existe réellement. C’est la porte ouverte à un formatage efficace à l’américaine au détriment de l’identité de la partie française.

Ceci dit, c’est sans doute une chance qu’un groupe qui se présente lui-même comme important s’intéresse à nous. Mais d’une part, la démarche ne peut se faire dans le cadre d’une relation écrasante au prétexte des moyens financiers, d’autre part, on peut imaginer que d’autres groupes pourraient être également intéressés. Dès lors, l’initiative devrait revenir à la Collectivité fixant ensuite ses règles et programme. Mais quel pourrait-il être ?

La fragilité d’une orientation essentiellement touristique.

Indubitablement, Jutras a une vision essentiellement orientée vers le tourisme. Mais y estimer là notre seul avenir est oublier que celui-ci se base sur des leviers qui, pour la plupart, nous échappent. Le secteur du tourisme est fragile, sujet aux effets de mode, comme aussi aux grandes crises internationales, aux variations du dollar, sans oublier tout bêtement les saisons. Fonder un développement essentiellement sur le tourisme serait évidemment une erreur, sinon à court terme, certainement à plus long terme. C’est de toute manière un secteur assez aléatoire. Le monde regorge d’exemples et nous-mêmes avons pu expérimenter la réalité de ces règles non écrites avec, par exemple, les événements du 11 septembre 2001, ou la crise de 2008 qui, pour ne prendre que ces deux dates, ont vu notre économie ralentir considérablement.

Les projets pharaoniques de Dubaï (the Palm, the World) sont actuellement en train de sombrer dans le sable, la mer reprenant peu à peu ses droits alors que la plupart des chantiers ont été arrêtés faute de financement dus à l’incertitude des marchés, notamment immobiliers.

Les arguments traditionnellement mis en évidence pour vendre la destination sont la diversité de l’offre, hôtels, plages, casinos, restaurants, shopping (magasinage comme disent les canadiens). Si c’est là notre offre, encore faut-il le faire savoir, avec bien moins de moyens que d’autres îles dans la Caraïbe qui ont d’ailleurs à peu près les mêmes arguments, avec souvent des coûts bien inférieurs. Dans la mesure où le tourisme s’est démocratisé, où le niveau économique de la clientèle s’est réduit, nous apparaissons comme une destination chère. S’adresser à la masse plutôt que pratiquer un certain éclectisme ne peut nous conduire que dans le mur. Nous devons donc, comme Saint Barthélemy, choisir une orientation nous différenciant de la majorité et choisir une cible clientèle plus porteuse.

Des arguments tangibles, mais souvent ignorés.

Et nous disposons d’arguments parmi lesquels il faut citer au premier plan, et sur bons nombres d’aspects depuis l’évolution statutaire, le raccourcissement des circuits décisionnels du fait de nos nouvelles compétences sans nous perdre dans les méandres de l’administration étatique. Par ailleurs un autre argument insuffisamment mis en avant est la stabilité et la qualité de notre climat connu comme un des plus sains des Caraïbes. Nous le devons à une altitude peu élevée, une superficie réduite et des alizés assez réguliers, comme aussi notre position nord. Dans la mesure où il faut trouver d’autres pistes et orientation de notre développement, notre offre actuelle ainsi que cet aspect climatique nous donnent les arguments pour une orientation non encore exploitée : celle de résidence de personnes à la retraite. On peut prendre comme exemple la Floride chère à bon nombre de saint- martinois pour voir que nombre de retraités américains ou canadiens viennent y couler des jours heureux une fois l’âge venu. Or, cette population, dispose la plupart du temps de moyens financiers à deux étages. D’une part, ils ont capacité à financer leur implantation. D’autre part, ils attirent la famille ce qui augmente le potentiel touristique de l’île. A part quelques aspects sur lesquels je reviendrai plus loin, nous avons tout pour satisfaire cette clientèle. D’abord l’environnement autant naturel que économique, administratif et social, hôpital, magasins, alimentation, loisirs, moyens de communication. Mais aussi un secteur BTP compétent à commencer par des architectes de grand talent.

Fixer ici ce type de population contribuerait largement à la stabilité de l’île avec des revenus prévisibles et des retombées pour tout le tissu économique. Les effets de mode étant moins perceptibles dans ce secteur et les mutations plus lentes.

Une ressource saisonnière, la mer.

Notre autre grand argument est bien entendu la mer, même si pendant très longtemps la population locale l’ignorait dans sa grande majorité pour des raisons historiques. En ce sens, le développement d’une grande marina est certainement un outil considérable, mais sans oublier que c’est une activité saisonnière qui conduit à une rentabilité médiocre de l’investissement. Or, le terme marina recouvre en fait un ensemble cohérent de quais pour des bateaux et de bâti parmi lequel on va trouver de l’habitat et des commerces, lesquels d’ailleurs sont des leviers indispensables pour le financement de l’infrastructure. Mais si les uns dépendent des autres, apparaît alors la notion de saisonnalité que nous observons, par exemple, à la marina (bien mal nommée donc puisque sans bâti, avorté) Isle de Sol désertée les trois quarts de l’année. Orienter un développement essentiellement vers les méga-yachts serait donc une aberration. Les marinas qui offrent des places de quai à de plus petits bateaux qui, certes, ne représentent pas un potentiel économique aussi important que les grands yachts, s’assurent néanmoins à l’année un revenu acceptable. La meilleure preuve en sont les marinas Fort Louis, Oyster Pond, Anse Marcel ou encore Simpson Bay Marina. On peut d’ailleurs s’inquiéter que la petite plaisance semble absente des images fort peu réalistes proposées par Jutras et parues dans la presse. Lors d’une rencontre, Mario Di Palma (père) signalait d’ailleurs qu’il imaginait plutôt repousser ces bateaux à Grand Case dans une nouvelle marina, oubliant au passage la proximité de la Réserve Naturelle, les aspects polluants des bateaux sans compter l’agitation de la mer régulièrement plus forte qu’à Marigot.

Cette saisonnalité, connue par exemple dans les stations de sports d’hiver, oblige, à leur égal, à chercher des sources de diversification ou d’élargissement de l’offre. En ce sens, concevoir une marina protégée pourrait être une réponse pour le stationnement des bateaux. Sans doute pas des grands yachts, mais une autre clientèle qui fuit la zone dès l’arrivée de la saison cyclonique (ou sort les bateaux de l’eau). Il est une autre solution élémentaire qui, dans le coût général d’un projet aurait peu d’impact, serait de faire une marina protégée par une porte. Pour qui a un peu voyagé, on sait que nombre de ports pour la plaisance sont en Europe protégés par des portes ou une écluse. Cette solution aurait comme bénéfice d’empêcher la houle cyclonique et le ressac d’entrer dans le port et malmener les bateaux amarrés et empêcherait aussi l’impact des marées barométriques et cycloniques. A condition toutefois de prévoir des protections (digues) suffisantes notamment en hauteur et des pontons solides. Un abri sûr en toutes circonstances devrait niveler le revenu de la marina par la petite plaisance tout en allongeant vraisemblablement le stationnement des grands yachts.

Un développement trop centralisé.

Au-delà de cet aspect, la marina doit s’enrichir d’offres moins dépendantes de la saisonnalité en disposant d’un ensemble comprenant hôtel, salles de congrès et de spectacles de manière à créer de l’événementiel tout au long de l’année. C’est en ce sens que va la proposition canadienne en parlant de l’implantation du Cirque du Soleil. Ce n’est pas une mauvaise idée si elle est enrichie de connotations caribéennes et pour autant que le bâtiment s’intègre dans l’environnement. Mais on peut quand même se poser la question de savoir pourquoi rassembler en un même point tous les arguments ? Pourquoi justement au centre de la marina ? Il y a dans le projet Jutras, pour ce qu’on en connaît, une volonté de centralisation. On pourrait imaginer une autre vision, si tant est qu’on parle d’un investisseur unique (ou groupe), c’est de répartir sur tout le territoire les projets. Après tout, on pourrait très bien imaginer choisir deux autres lieux : soit Bellevue, soit Quartier d’Orléans. Je pencherais d’ailleurs plus pour cette dernière localisation. Pour plusieurs raisons. D’abord parce que j’ai une autre idée qui sera développée plus loin pour Bellevue, mais surtout parce que jusqu’à maintenant Quartier d’Orléans est le parent pauvre du développement de Saint Martin. Les autres arguments en faveur d’une implantation à Quartier sont un bassin d’emplois important, des terrains plats, la proximité de la frontière, un accès aisé en provenance du port de Philipsburg pour capter les passagers de la croisière. L’implantation d’une infrastructure comme le Cirque du Soleil sera un élément précurseur et structurant puisqu’il y aura besoin de logements supplémentaires (il y aura des artistes étrangers), d’hôtels, tout cela conduisant à un renforcement du tissu économique. Les échanges qui s’établiraient entre les deux côtés de la partie française (partie au vent et sous le vent) pourraient conduire à rationaliser les déplacements par le percement d’un tunnel dans le futur entre Marigot et Quartier (ce qui par parenthèses va fournir un volume considérable de déblais qui pourront utilement être employés en évitant de défigurer la vallée de Hope Estate). Cela contribuerait aussi à réduire la pression sur le réseau routier mono filaire.

Pour rester dans le domaine maritime, il faut aussi parler du port de commerce. Depuis quelques années, on assiste à un développement de celui-ci qu’on ne peut que saluer avec la construction de l’énorme hangar de Frigodom, et celle du centre des télécommunications actuellement en cours. Par contre, les travaux de dragage envisagés pour permettre l’arrivée de plus grands bateaux, l’allongement des quais, la construction de nouvelles digues restent pour le moment dans les tiroirs, faute de financements. Ce qui pourrait changer puisque Jutras s’intéresse à y développer de nouveaux quais, des nouveaux terre-pleins en vue d’augmenter la capacité du port et permettre d’accueillir en direct les matériaux nécessaires à leurs projets. A l’évidence, c’est un objectif un peu court, car une fois les travaux terminés, le risque existe de voir l’infrastructure sombrer à nouveau dans la léthargie. On peut espérer cependant que la direction du port saura développer les relations commerciales en vue de consolider la fréquentation. Il en est une qui a été envisagée par Jutras, mais qui paraît une fois de plus méconnaître gravement le secteur des grands yachts. En effet, il est question de faire un chantier naval doté de moyens importants, notamment en termes de manutention. Sur le papier l’idée paraît intéressante, mais on peut néanmoins observer que les grands yachts sont dans nos eaux uniquement durant la saison que les assurances leur permettent et qu’ils y arrivent évidemment en bon état, carénés. De plus, nos coûts de main-d’œuvre sont non concurrentiels avec ceux du Venezuela ou de Trinidad où ces bateaux vont souvent, et même avec ceux des USA où le salaire moyen des manœuvres est bien moins élevé que notre ‘sacro saint smic’. Sans oublier bien entendu la parité euro/dollar qui ne nous avantage pas du tout.

L’aéroport de Grand Case, mythe ou réalité ?

De la mer, passons à l’air où Jutras manifeste aussi des ambitions qu’on pourrait imaginer opportunistes si, malgré tout, il n’y avait un fondement de logique. Mais toujours la même, basée sur le développement du tourisme. En effet, l’idée serait d’enfin procéder à cet allongement de piste que l’on évoque depuis des années mais aussi de refaire une aérogare digne de ce nom. Le tout serait au service d’un développement de la clientèle des jets d’affaires, lesquels sont évidemment liés à deux volets de notre économie. D’une part, les circulations induites par la clientèle des grands yachts, d’autre part, celle des villas de luxe dont bon nombre fonctionnent sur le même principe que les bateaux en étant louées ponctuellement indépendamment de l’occupation très épisodique du propriétaire qui trouve là un moyen de rentabiliser son investissement. Et bien entendu, dans les deux cas, les avions amènent les propriétaires. On peut quand même s’interroger sur la pertinence de ce choix. Développer Grand Case au profit de ce type d’avions va renforcer considérablement les nuisances. Tout le monde a déjà entendu un ATR en phase d’atterrissage passer au-dessus du village et constaté le bruit que cela fait pour imaginer qu’il y en aura considérablement plus avec les jets à réaction, souvent plus bruyants que les longs courriers. Accueillir plus d’avions suppose aussi de disposer de parkings. On le voit bien à Juliana où la fin de l’année engorge l’aéroport avec les jets au point d’en mettre partout, même de l’autre côté de la piste. Or, je ne vois pas très bien où l’on pourrait construire des parkings à Grand Case sans encore mordre sur le lagon en le remblayant, ce qui nuirait à sa fonction de bassin d’orage. L’aéroport étant situé dans la cuvette, c’est la noyade à tous les coups. Une opportunité pourrait être ouverte par le nouveau développement de la zone industrielle et commerciale de Hope Estate. Par exemple, on pourrait imaginer une plate forme de répartition pour une entreprise de transport express. Mais à nouveau, est-ce compatible avec le site et ses habitants ? On pourrait peut-être leur poser la question plutôt que leur imposer un développement dont on voit, ailleurs dans le monde, qu’il génère chaque fois des problèmes pour les riverains.

Une proposition de plan d’ensemble.

Mais il ne s’agit pas de critiquer sans apporter des solutions, ou encore une autre vision. Aussi, pour poursuivre la logique du discours de Jutras, je proposerais un autre axe de développement où ils trouveraient autant leur compte que Saint Martin, tout en respectant bien mieux à la fois nos aspirations à un développement économique qu’un respect de l’identité de l’île et de son environnement, autant naturel que environnemental au sens large (architecture, style, paysages, etc..)

Les grands axes de mon plan transparaissent dans les lignes qui précèdent. Mais en voici une présentation plus synthétique tout en notant que ce n’est pas hiérarchisé et que nombre de points doivent être simultanés dans le temps :

• Réhabilitation du bâti sur toute l’île, mais principalement dans les zones essentiellement touristiques (Marigot). L’idée serait de reconstruire parfois à l’identique des maisons anciennes ou s’en inspirant sur base d’archives, ainsi que remettre en état le bâti actuel, principalement quand il a un caractère historique, combler les vides, éliminer les chancres urbains, réaliser des aménagements publics comme des parcs ou des promenades. On peut imaginer restaurer et même reconstruire le fort Louis, aménager une promenade botanique sur les flancs de sa colline, développer le musée. Plus globalement, le service de l’urbanisme devrait adopter une démarche respectant mieux l’architecture caribéenne en évitant de nous imposer des bâtiments rompant avec l’ensemble.

• Améliorer le réseau routier et créer de nouvelles routes. Dans ce cadre, il faudrait éviter la fameuse route prévue du front de mer entre Galisbay et Grand Case en passant par Fryer’s Bay qui va défigurer une très belle côte. On pourrait passer un peu plus à l’intérieur avec le même bénéfice pour les terrains voisins. Une route traversière, paysagère et touristique devrait relier Marigot à Quartier par les collines en plus d’un tunnel plus direct et plus rapide (à péage). La route traversière devrait permettre d’ouvrir en altitude deux ou trois sites affectés à une urbanisation raisonnable sans pour autant défigurer le paysage comme nos voisins hollandais le pratiquent, hélas. Une autre route doit partir de la frontière à Bellevue pour contourner toute la cuvette à mi-hauteur, passer au-dessus de Concordia par le col au-dessus de la propriété Fleming, contourner par les hauteurs la cuvette de Marigot avec une bretelle vers le col du Mont des Accords vers Sint Peters, et une autre redescendant vers l’hôpital. Le tunnel partirait plus au fond de la vallée derrière l’ancienne sucrerie. La route rejoindrait ensuite la nationale au niveau du si dangereux virage de la route de Colombier qui pourrait être aménagé en rond point. Une autre route désenclaverait l’Anse Marcel sur le tracé de l’ancienne piste partant de l’aéroport. Cela ouvrirait ainsi quelques sites à l’urbanisation dans le respect et l’intégration à ce paysage magnifique. Une autre route est indispensable pour l’amélioration du réseau routier, c’est une traversière du lagon qui pourrait partir juste avant le pont de Sandy Ground, côté baie Nettlé, vers Bellevue après la colline de la maison de LC Fleming. Cette route circulerait sur une digue qui aurait l’avantage de protéger la Marina Port La Royale lors d’épisodes cycloniques. Elle serait percée d’un pont ouvrant qui, coordonné avec l’actuel, permettrait de ne jamais fermer la liaison entre les différents axes et supprimerait les sempiternels bouchons aux ouvertures de l’actuel pont.

• Développement du concept résidentiel pour retraités. A l’appui de ce concept, je propose de réaliser sur le morne O’Reilly un village à thème (artistes) sur un modèle écologique et énergies douces (autonomie complète). Ce village pourrait à lui seul drainer une clientèle intéressée par les aspects architecturaux, environnementaux et écologiques en plus d’offrir un habitat permanent à une population aisée proche à la fois de la zone de Hope Estate qui se développe continuellement et trouverait là une bonne clientèle tout autant que Grand Case dont les commerces et les restaurants bénéficieraient de cette proximité. •Dans le même ordre d’idées, il existe, depuis des années, un projet de développement d’une marina au sens premier du terme, sur le modèle de Port Grimaud. Il s’agirait d’ouvrir une liaison entre la mer et le lagon au bout de la ligne droite de Baie Nettlé, juste avant l’arrivée aux Terres Basses. Un vrai village résidentiel pourrait s’y développer avec seuls quelques petits commerces de proximité. Le projet offre des solutions inconnues du côté français avec des maisons disposant de leur appontement pour bateau. Les méandres, les petits canaux forment un ensemble agréable qui renforcerait l’image et l’attractivité de Saint Martin pour des populations stables. Dans la mesure où les canaux sont creusés, le bâti ne doit pas être obligatoirement lié à la règle évoquée au point suivant en relation avec une activité portuaire, puisqu’il ne s’agit plus d’un port.

• Construction d’une marina de Front de Mer de dimension raisonnable et avec un bâti réduit. Il faut rappeler que les endiguements ne peuvent donner lieu à exploitation dans un cadre d’urbanisation que dans la mesure où les immeubles sont en rapport direct avec la zone créée, donc le port. C’est la loi française et cet aspect, malgré nos nouvelles compétences, même dans le domaine de l’urbanisme, s’applique, quoique certains en pensent. On peut donc y faire des bâtiments affectés au technique (voilerie par exemple), au commerce (shipchandler), au service (bureau d’agences de gestion d’équipage et de yachts, loueurs de bateaux, vendeurs d’excursions). Un hôtel peut aussi y trouver sa place, mais il est inenvisageable de construire des immeubles comme on en voit aux abords de Cupecoy Yacht Club. Un hôtel suppose aussi des salles de congrès, des parkings, et pourquoi pas un casino à la française inconnu sur l’île et pour lequel il y a une forte demande. Par ailleurs, étant donné que la Semsamar est actuellement concessionnaire du site, cela ne peut se faire qu’en collaboration avec notre société d’économie mixte locale. Aujourd’hui, et face aux divers projets rendus publics, je pense que ma proposition faite en 2005 est à ce jour la plus crédible autant au niveau maritime que sur les aspects financiers.

• Implantation à Quartier d’Orléans d’une structure genre Cirque du Soleil avec ses périphériques que sont des hôtels, de l’habitat et le développement du commerce, la structuration de la zone (amélioration des voiries et abords, résorption de l’habitat insalubre, équipements divers). La proximité du port de Pointe Blanche, le tunnel de liaison avec Marigot, placeraient idéalement cette activité.

• Création d’une zone d’activité industrielle et économique à Bellevue, le long de la route vers la partie hollandaise, semblable à ce qui se fait à Hope Estate, mais qui bénéficierait de la proximité de la frontière. Cette zone devrait trouver place côté lagon, aux abords de la route et être complémentaire de ce qui existe à Bellevue même. Entre ce parc d’activités et le lagon, une vaste zone serait créée notamment en remblayant pour augmenter son niveau. Y trouveraient place les chantiers nautiques qui, pour l’occasion, seraient déplacés depuis la route devant l’hôtel Beach Plaza, libérant ainsi un espace en zone urbaine qui serait avantageusement réaffecté, notamment en augmentant la surface de la marina Port La Royale, consolidant l’homogénéité du tissu urbain. Dans l’alignement du chenal du pont et juste après la digue pont, le lagon serait dragué jusque le long de la berge de manière à créer des appontements à caractère technique (mais en protégeant le fond de l’anse du mont Fortune qui présente un caractère paysager et naturel dont une petite mangrove).

• Entre la route actuelle et les collines, trouverait place un parc d’attractions. L’idée serait de créer un parc à thème et en même temps un éco-village. Mêlant à la fois des attractions à caractère ludique et des sites à caractère éducatif, le parc pourrait donner une bonne idée du passé historique des Antilles. On pourrait ainsi y trouver une reconstitution d’un village Arawak avec spectacles vivants (comme à Mulhouse). Des animations basées sur les pirates et boucaniers, un aquarium avec les espèces régionales, un musée du sel, du rhum et de l’indigo pourraient y trouver place aux côtés des activités que l’on trouve classiquement dans les parcs d’attraction. De cette manière, on donnerait une bonne idée du passé de Saint Martin qui serait profitable autant aux visiteurs, que doublement à la population locale qui retrouverait ainsi ses racines autant que cela donnerait du travail au plus grand nombre puisque ce genre de parcs est très pourvoyeur d’emplois. De plus, ce parc pourrait connaître une fréquentation à peu près stable toute l’année dans la mesure où les différentes clientèles, de la croisière, ou régionale, mais aussi locale, pourraient se succéder, nivelant le revenu.

• Construction d’un quai sur pieux dans la baie de Grand Case destiné uniquement à l’amarrage des bateaux pour des courtes périodes (soirée, journée) puisque ne disposant pas de commodités comme eau et électricité de manière à ne pas concurrencer la marina de Marigot. Au contraire, cela apporterait au village une possibilité d’accueil pour des bateaux dont les passagers souhaitent fréquenter les restaurants et magasins de Grand Case en débarquant commodément.

• Création à Quartier d’Orléans d’un établissement de sports/études de haut niveau susceptible d’attirer de nombreux étudiants. Il est remarquable de voir actuellement l’émulation dans ce quartier conduisant des jeunes athlètes à des performances de niveau national, et sans doute plus tard international. Plus largement, quand on fait le compte, nous avons sur l’île une pépinière de champions dans de nombreux domaines. Une des raisons est certainement le climat agréable toute l’année permettant un entraînement régulier. L’établissement pourrait accueillir des élèves du niveau secondaire jusqu’aux prépas universitaires, en profitant de l’avantage considérable du bilinguisme (et même trilinguisme) naturel ici pour attirer des élèves de toute la Caraïbe (notamment en s’appuyant sur le programme InterregV) comme de France.

• Création d’un organisme de formation post scolaire avec des prépas universitaires voire des licences dans quelques secteurs ne réclamant pas une infrastructure lourde ou des besoins de stages trop prégnants. Cet organisme aurait pour vocation de former les jeunes qui, aujourd’hui, doivent quitter l’île pour progresser. Dans le même temps, cet organisme pourrait être adapté aux nouveaux besoins générés par les développements économiques, et comme l’établissement de sports/études auquel, d’ailleurs, il pourrait être couplé, profiter du bi ou trilinguisme local pour attirer des étudiants d’autres îles.

• Renforcement et amélioration de la capacité d’accueil actuel par le biais d’incitants fiscaux et d’aides européennes (comme c’est déjà le cas, mais sous employées). Inutile en effet de construire de nouveaux hôtels alors que ceux qui sont encore en activité auraient largement besoin d’être améliorés, agrandis, embellis. Dans le même temps, on pourrait arrêter de les massacrer au niveau des charges, notamment le coût de l’eau anormalement et injustement élevé.

• Développement et création d’activités touristiques comme par exemple l’éco tourisme, les ballades à dos d’ânes dans les collines, la mise en valeur de nos vestiges historiques, la reconstruction, voire l’achat à l’extérieur d’une ancienne sucrerie semblable à ce que nous avions et qui a malheureusement disparu (on en connaît tous à l’abandon, sur d’autres îles, que l’on pourrait récupérer).

• Développement de l’agriculture hydroponique à haute valeur ajoutée (légumes biologiques) et de la pêche avec des filières industrielles de transformation comme une conserverie sur base de recettes traditionnelles antillaises.

• Financer une promotion efficace de l’île par un outil adéquat dirigé par de vrais professionnels du tourisme dans le cadre d’un cahier des charges fixé par l’autorité de tutelle. Idéalement, il faudrait que cet organisme relève du secteur privé et soit astreint à une obligation de résultats, en relation évidemment avec les efforts de la Collectivité pour améliorer l’adéquation de l’offre et de la demande quand cela relève de ses missions.

• Développer les énergies douces en évitant les éoliennes, sauf si c’est possible, en mer, loin.

Un développement considérable de dix à quinze ans.

Il s’agit là de grandes orientations à côté desquelles existent encore d’autres possibilités plus individuelles comme le développement d’une industrie navale, construction de bateaux, ou encore du secteur des services à distance. Le gisement d’emplois de ce plan est considérable et prévisible. On peut aisément chiffrer du travail pour le BTP pour 10 à 15 ans et la résorption totale du chômage par les activités créées, notamment des jeunes qui sortent faiblement diplômés du secondaire et ne veulent, ou ne peuvent accéder à des études supérieures. Les emplois créés seraient de tous niveaux et on peut évidemment orienter les formations pour recruter localement.

Par ailleurs, dans l’éventualité d’un investisseur unique, ou de plusieurs regroupés sous une même bannière, on voit que ce plan permet de consentir des investissements lourds à certains endroits sans en être d’ailleurs propriétaires (ports, routes, tunnel) tandis que la rentabilisation peut être décentrée et obtenue par un immobilier raisonnable réparti à divers endroits.

Dans le même temps, ce plan génère des activités pérennes moins sensibles aux aléas conjoncturels ou de mode. Il a un effet structurant qui sera profitable à tout le monde, même non concerné directement par les réalisations. Bien entendu, il n’est pas nécessairement envisageable qu’il s’intègre dans l’enveloppe qu’avait évoqué l’investisseur Jutras. Il serait même préférable que ce soit une politique de la Collectivité qui attribuerait alors des marchés. L’effet d’entraînement que susciterait un investisseur de base pourrait conduire à la constitution d’un panel d’investisseurs convaincant.

Bien sûr, ce sera d’autant plus convaincant que la Collectivité joue le jeu de son côté, d’abord par la transparence sur l’octroi des marchés, mais aussi et surtout par sa mission publique en veillant à la sécurité, la propreté, l’éducation. Ces missions sont en partie partagées avec l’Etat qui doit s’engager aux côtés de la Collectivité (notamment en terme du contrôle de l’immigration car l’île va devenir fortement attractive pour la région). Il est certain que la délinquance qui fleurit de plus en plus, corollaire du désoeuvrement et des déséquilibres sociaux, est une plaie profonde nuisible à notre avenir. Développer la répression via le renforcement des services de l’Etat ou de la Collectivité n’est pas à terme une solution. Pas plus d’ailleurs que l’absurde, mais pourtant déjà financée, vidéo surveillance. L’important est de résorber les inégalités notamment face à la formation et l’emploi. Par ailleurs, il ne faut pas trop vite se précipiter, comme certains imaginent que ce soit nécessaire, à évoluer vers le PTOM dans la mesure où cela nous rendrait moins bénéficiaires des fonds européens qui peuvent venir à l’appui de la plupart de ces projets.

Par ailleurs, et comme nous avons la compétence fiscale de source, il faut créer une fiscalité attractive pour les investisseurs en répartissant plus égalitairement l’impôt (élargissement de l’assiette), mais aussi en mettant en place des mesures susceptibles d’attirer les capitaux sans tomber dans le travers des paradis fiscaux qui nous sont de toutes manières interdits.

Il me semble donc, moyennant la bonne volonté évidente du groupe Jutras, mais sans doute d’autres, qu’il y a de la place à Saint Martin dans ce cadre pour un développement coordonné et sous le contrôle de la Collectivité. Je pense que définir, dans ses grandes lignes, un plan décennal ne serait pas une utopie. Cela contribuerait, en tous cas, à fiabiliser la démarche et renforcer la confiance que pourrait avoir certains investisseurs, au premier rang desquels l’Etat, en la crédibilité de Saint Martin. Ce qui est certain, c’est que la proposition que je fais répartit également les investissements, dynamise et pérennise l’économie, structure la société à tous les niveaux tout en respectant profondément les racines et la culture locale.

Financement.

On ne peut proposer un plan de cette ampleur sans s’interroger sur l’aspect du financement. Globalement, l’idée est de partager celui-ci entre les différents protagonistes tout en retenant que, contrairement à ce qui est souvent propagé, la Collectivité est très riche. Pas en terme financier et de liquidités, mais bien par le potentiel dont elle dispose et dont la meilleure preuve est l’intérêt que nous portent certains investisseurs, pas seulement Jutras d’ailleurs. La richesse de la Collectivité, c’est justement Saint Martin et d’être aux commandes. Il ne s’agit donc pas de brader le patrimoine, mais bien au contraire de le valoriser, de le monnayer.

Le plus simple est de prendre deux exemples. Le premier porte sur la marina. Les quais en eux-mêmes, le dragage représentent des investissements coûteux qui ne peuvent être rentabilisés en eux-mêmes par leur utilisation. Ce sont donc les périphériques, par leur espérance de rentabilité, qui doivent compléter ce financement. La démarche est donc d’élaborer un plan dans lequel il est fait appel aux fonds européens (qui peuvent être fort élevés pour ce type d’infrastructure, mais en reste-t-il encore ?). La part de la Collectivité peut être intégralement financée par l’investisseur en échange de quoi il reçoit la concession sur les endiguements et les abords de manière à y développer, sous contrôle, un bâti qui lui apportera la rentabilité désirée. Les ouvrages portuaires restent la propriété de la Collectivité. La vraie richesse de la Collectivité est l’autorité dont elle dispose sur l’attribution de l’usage qui peut être fait d’un site remarquable dont elle a les clefs : la baie de Marigot.

Un deuxième exemple est celui de la route traversière qui ne devrait pas être pensée comme un axe rapide (il y a le tunnel pour cela), mais comme une route touristique et une desserte. L’idée est de proposer un tracé circulant sur les hauteurs entre deux ou trois sites propices à une implantation immobilière pour des projets bien intégrés et financièrement rentables (habitat de luxe). Le projet toujours piloté par la Collectivité permettrait d’obtenir les financements européens sur une bonne partie de la route tandis que l’investisseur acquérrait par sa participation la concession sur les terrains où développer, toujours sous le contrôle de la Collectivité, son projet immobilier. A lui donc de participer au financement de la route et la viabilisation des terrains, la route restant la propriété de la Collectivité selon les termes en vigueur actuellement dans la promotion immobilière (remise à la Collectivité de la route et des réseaux au bout de dix ans, à charge alors pour elle de veiller à son entretien).

Le tunnel ferait appel lui à un montage un peu semblable, sauf que là, la société jouerait le rôle de bailleur de fonds et se rembourserait par le péage dont elle aurait la concession.

Il y a cependant un problème à régler d’emblée et qui est prégnant à Saint Martin, c’est celui de l’absence de réserve foncière de la Collectivité. En effet, tous les mornes appartiennent à quelqu’un. Il y aurait donc lieu de trouver avec les propriétaires un modus operandi qui permette d’acquérir les terrains à un coût raisonnable, évitant de devoir passer par l’expropriation pour cause d’utilité publique. Aujourd’hui, ces terrains sont, pour la plupart, inconstructibles et il y aura donc lieu d’obtenir une décision politique pour modifier leur affectation. Il faudrait aussi, d’autre part, éviter de tomber dans la spirale de la spéculation foncière. La meilleure solution est que la Collectivité acquière ces terrains sur base d’un prix unique négocié avec la totalité des propriétaires. Ces terrains seraient ensuite loués en bail emphytéotique, donc en quasi propriété (comme cela se fait du côté hollandais).

Le financement de la part incombant dans ces opérations à la Collectivité peut se faire par l’endettement. A priori, Saint Martin est actuellement faiblement endettée. Or, en période de croissance, on peut s’endetter même si cela crée de l’inflation puisque, de toute manière, l’augmentation des recettes issues de cette croissance financera la dette. Le PIB de Saint Martin augmentant, il n’y a pas de risque majeur (à condition cependant de bien gérer) à financer l’augmentation de la dette. La taille de notre économie augmentant par ces investissements, le rapport à la dette diminuera tandis qu’elle augmentera en valeur intrinsèque. Le déficit ainsi généré sera payé par l’augmentation des recettes apportées par le développement économique. Mais évidemment, cela passe aussi par un assainissement de notre fiscalité, un élargissement de l’assiette afin que toute le monde contribue justement et bien entendu dans la perspective assurée de la participation d’un ou d’investisseurs à un grand plan pluriannuel de construction.

Comme on le voit, la responsabilité, les moyens de la Collectivité sont énormes et elle est en mesure d’imposer une relation forte avec les investisseurs. C’est là la véritable richesse de la Collectivité qui justifie son rôle. Dans l’éventualité d’investissements de cette ampleur, il est de la responsabilité de la Collectivité d’anticiper les futures recettes pour obtenir les financements nécessaires au creusement de sa dette et d’ainsi conserver son rang face aux investisseurs. C’est évidemment une démarche audacieuse, surtout en période de récession comme actuellement, mais c’est une tendance qui pourrait rapidement s’inverser pour autant que la Collectivité joue son rôle de gestionnaire éclairé des richesses de Saint Martin.

Conclusion.

Je pourrais dire que, d’une certaine manière, l’intérêt que nous porte le groupe Jutras relève certainement de l’opportunité, sinon de l’aubaine. Ne nous y trompons pas, ces gens, comme tous les investisseurs en général, ne sont pas des philanthropes et seul le résultat compte. L’intérêt est certainement aussi dû à l’aspect un peu vierge du terrain que l’évolution statutaire laisse un peu fragile et à construire, mais aussi, et c’est certain, à la qualité brute du produit. Mais c’est vrai pour d’autres financiers. A nous donc de reprendre les leviers de notre avenir. Si le bénéfice escompté sera toujours présent, pas de raison de voir fuir ces investisseurs, mais, par contre, cela peut peut-être se faire d’une manière qui nous convienne mieux sans rééditer les erreurs de la défiscalisation. Construisons plutôt sur ses reliquats qui nous donnent des bonnes bases à nulles autres pareilles dans la Caraïbe

Maintenant, face à l’inertie locale, au manque général de qualifications, sommes-nous vraiment préparés à aborder une vision d’avenir comme celle-là ? C’est sans doute un beau rêve…… Mais rêver est ce qui fait avancer l’homme.

Yves KINARD

Yves KINARD
Par Yves KINARD 24 Mar 2012 04:00

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