Luka Rocco Magnotta: La police française sur la piste du dépeceur de Montréal
La police française est lancée sur la piste de Luka Rocco Magnotta, ce Canadien soupçonné d’avoir tué et dépecé un étudiant chinois à Montréal, avant de prendre l’avion pour la France il y a une semaine.
Les policiers français, qui agissent dans la plus grande discrétion, effectuent des “recherches ciblées” pour tenter de retrouver la trace du “dépeceur”, selon une source policière.
Cette source s’est refusée à dire si ces recherches étaient liées à des habitudes du suspect lors d’une ou de plusieurs visites en France par le passé ou à des informations selon lesquelles il se trouverait effectivement sur le territoire français.
Selon les enquêteurs canadiens, Magnotta aurait pris l’avion de Montréal vers la France le 26 mai. “Après l’aéroport, nous avons des informations que nous allons garder pour nous pour l’instant”, avait ajouté vendredi Ian Lafrenière, porte-parole de la police de Montréal.
Aucune certitude
Ce même jour, la police française avait affirmé n’avoir “aucune certitude quant à sa présence ou non en France”. “La Brigade nationale de recherche des fugitifs (BNRF) de la police judiciaire française a été saisie automatiquement jeudi après l’émission de la note de recherche d’Interpol”, a précisé cette source.
“Des vérifications sont en cours sur les listings” des passagers des vols entre le Canada et la France, mais n’ont à ce stade donné aucun résultat, avait indiqué une source aéroportuaire.
Ancien acteur de films pornographiques canadien, Luka Rocco Magnotta, originaire de l’Ontario, également connu sous les noms d’Eric Clinton Newman ou Vladimir Romanov, est accusé de meurtre prémédité et outrage à cadavre. Il porte des perruques et peut se déguiser en femme. Très prolixe sur les réseaux sociaux, il aurait également épousé les thèses des suprémacistes de la race blanche. Photos largement diffusées
Ses photos et même sa voix sont largement diffusées par les médias canadiens qui reprennent une partie de l’interview réalisée en décembre dernier par un journaliste du tabloïd britannique The Sun, Alex West, qui enquêtait sur une vidéo où un homme donnait un chaton vivant à un python qui s’empressait de le dévorer.
Le journaliste a indiqué que deux jours après leur rencontre, le journal avait reçu un courriel annonçant que son interlocuteur comptait produire un film “où l’on verrait des êtres humains et non des chatons”, ajoutant qu’”une fois qu’on tue et prend le goût du sang, il est impossible de s’arrêter”.
Interviewée par la chaîne publique canadienne CBC, la transsexuelle Nina Arsenault qui affirme avoir eu une relation avec Magnotta, l’a décrit comme “manipulateur, menteur, irascible et souvent autodestructeur”.
Victime chinoise
Sa victime est un étudiant chinois, Jun Lin, 32 ans, originaire de la ville de Wuhan, dans la province du Hubei (centre de la Chine), qui serait arrivé au Québec en juillet dernier pour y faire ses études à l’université anglophone de Concordia, selon la police de Montréal. Les deux hommes se connaissaient probablement: “Tout nous porte à croire que ces gens se connaissaient”, a dit M. Lafrenière.
Mardi, un pied humain et une main avaient été découverts dans des colis postaux, l’un au siège du Parti conservateur, au pouvoir à Ottawa, l’autre adressé au parti libéral, dans l’opposition.
Magnotta aurait commis le meurtre – et l’aurait filmé pour le diffuser sur internet – dans la nuit du 24 au 25 mai, avant de s’envoler pour la France. “On a même mentionné qu’il pourrait être revenu au Canada sous une autre identité”, a ajouté vendredi le porte-parole de la police de Montréal, qui s’était dit optimiste quant à la possibilité de l’interpeller rapidement.
Source : lematin.ch