“Flavien Noailles manquera sans conteste aux enquêteurs et au parquet”
Un article paru dans clicanoo.re, le journal de l’île de la Réunion nous donne un aperçu de l’homme fort qui va prendre son poste à Saint-Martin à la rentrée.
JUSTICE: Colère et tension. C’est désormais l’ambiance quand le juge d’instruction Flavien Noailles se fait présenter des suspects. L’énervement ne guette plus seulement les avocats qui sont dans leur rôle d’opposition. Les autres magistrats s’y mettent aussi. Nouvel épisode hier après-midi. Flavien Noailles recevait pour un interrogatoire de première comparution deux suspects dans le meurtre de Christian Haemers en janvier 2011 (lire ci-dessus). Alors que les avocats attendent dans le couloir en consultant le dossier, le juge sort de son bureau et s’en va sac à dos sur l’épaule. Questionnement des avocats. Réponse du magistrat : “Ça fait quatre heures que je suis prêt, je vais faire une course.” Fin de discussion. Flavien Noailles tourne les talons. Il est 14 h 30 et les deux jeunes hommes sont en geôle depuis 10 h.
Ils n’ont pas mangé depuis le petit déjeuner frugal servi au commissariat. Etonnement même dans les rangs des magistrats. “Il ne va pas nous manquer celui-là” lance l’un d’eux en référence à son départ prochain. Un autre ironise : “On va délivrer un mandat d’amener pour le faire revenir.”
La situation prêterait à sourire si elle était exceptionnelle. Le 26 mars, le magistrat avait déjà retardé la machine judiciaire en se rendant à un rendez-vous personnel alors même qu’un suspect devait lui être présenté ce qui avait alors provoqué la colère du parquet. Flavien Noailles est décrit comme “irrespectueux” par ceux qui fréquentent régulièrement son cabinet : “Il est arrivé que des personnes attendent quatre ou cinq heures en geôle au Palais de justice alors qu’elles venaient de passer parfois 48 heures en garde à vue sans se laver. Ce n’est pas poli. Cela pose la question de dignité humaine. Cela s’explique parce que lorsqu’il est de permanence, il continue à faire des actes d’instruction lourds dans des dossiers en cours”.
L’attente énerve, c’est sûr. D’où des coups de gueule devenus réguliers. Ce fut le cas de deux avocats estomaqués par l’attitude du magistrat envers un de leur client : “Il mangeait son sandwich devant nous.”
D’autres surprises sont plus désagréables. Un conseil a découvert fortuitement que pour un de ses dossiers des actes avaient été réalisés sans être cotés. Il a donc adressé deux courriers laissés lettre morte. Au moment de la signature de la nouvelle convocation de leur client, l’avocat a émis le souhait de ne pas signer. Le juge lui a alors répondu : “Il peut ne pas signer. Mais il viendra encadré de deux gendarmes. C’est ce qu’il veut ?”