Hôpital de Saint-Martin : agressé par son directeur, un anesthésiste porte plainte
Fait rarissime, le Dr Xavier Ledoux, anesthésiste réanimateur au centre hospitalier de Saint-Martin Louis Constant-Fleming a déposé plainte lundi 25 juin contre Roland Toussaint, son directeur d’établissement.
Le motif, précisé dans le procès-verbal est violences subies sur son lieu de travail, plus précisément au bloc. Les faits ont eu lieu la veille au soir, mais le différend qui oppose le médecin et son patron dure depuis de nombreux mois.
Dimanche 24 juin à 20 h 15, le Dr Ledoux, 55 ans, est au bloc, la journée a été entrecoupée de diverses altercations entre le médecin (également syndicaliste engagé) et le directeur de l’établissement, en poste depuis septembre 2011. Le Dr Ledoux raconte : ” En janvier dernier, nous avions déjà eu une altercation. Il m’avait dit qu’il me ferait regretter toute ma vie d’avoir croisé son chemin. “
Coup au visage
Les chemins des deux hommes se recroisent une fois de trop ce soir-là. “ J’étais auprès d’une patiente, pas encore endormie, avec un de mes confrères, se souvient le médecin. M. Toussaint est entré dans le bloc, en civil, au milieu de la zone stérile. Il m’a hurlé des bordées d’injures et m’a frappé une première fois “. Puis un deuxième coup est porté au visage, qui arrache le masque du praticien. “ C’était plus un pincement qu’un coup “, tempère malgré tout le médecin qui, depuis, est en arrêt de travail.
Ancien médecin secouriste de montagne, le Dr Ledoux exerce à Saint-Martin depuis dix ans. Il est sous le coup d’un “ choc émotionnel majeur “. ” Je ne peux pas envisager de retourner travailler, j’ai peur de me faire assommer une nuit au détour d’un couloir. On en est là “.
Les syndicats métropolitains alertés
Après avoir déposé plainte, le Dr Ledoux, président d’un syndical local affilié à l’Intersyndicat national des praticiens hospitaliers (INPH) a contacté l’agence régionale de santé (ARS), le ministère et les syndicats de PH métropolitains. “ Nous souhaitons la suspension immédiate, à titre conservatoire, du directeur hospitalier, explique le Dr Louison Andriamifidy, président du syndicat des médecins anesthésistes-réanimateurs non universitaires (SMARNU). Les directeurs ont le pouvoir de suspendre les praticiens hospitaliers en cas de problème majeur, l’inverse doit aussi être possible. Cette affaire-là est un effet secondaire de la loi Bachelot et du sentiment de toute puissance ressentis par certains directeurs “.