Je tiens à rappeler les principes fondamentaux sur lesquels je ne transigerais pas, car j’estime que la voie sur laquelle nous nous engageons est dangereuse.
La classe politique dans son ensemble n’a pas réagi face à cette grande première sous nos latitudes: le parachutage d’ une candidate Front National, inconnue, envoyée directement de métropole.
Mieux, un candidat à l’élection de la députation ayant l’ambition de siéger à l’assemblée nationale sous la bannière UMP (sauf si il décide de changer encore d’avis) à déclaré que la présence du front national en lice pour les élections fait parti du jeu démocratique, sans autre forme de commentaire. La limite à mon avis est franchie, pour que je m’insurge face à ce parachutage effectué dans le plus total irrespect de la population locale, méthode traditionnelle des grands partis nationaux, mais plus encore contre la neutralité complaisante de certains.
Certes les résultats du FN aux dernières élections entre 10 et 12% sont assez alléchants pour susciter les convoitises.
Il est bien connu que le vote contestataire fait la part belle aux partis extrêmes et que c’est un phénomène récurrent dans une Europe en proie à une crise sans précédent. Nous n’échappons pas à la règle. Je tiens toutefois à signaler que ceux qui ont voté pour Marine Le Pen aux Antilles ne sont pas tous des xénophobes, ils ont simplement exprimé un ras-le-bol par rapport à des questions précises auxquelles les partis traditionnels n’accordent pas d’importance et ne proposent pas de solutions. Le Front National et certains candidats sont prêts à tout pour récupérer des voix à St martin à St Barth, donnant encore une fois un spectacle navrant de la politique . Cette droite “business ” et opportuniste, trouvant normale la présence de cette extrême droite décomplexée au point de présenter une candidate sans visage m’inquiète.
La bataille des idées devra bel et bien avoir lieu.
Rappelons en quelques lignes que c’est la crise de 1929 qui à fait émerger le Parti nazi en 1933, favorisé par une abstention sans précédent. Vous connaissez la suite, l’une des période les plus sombres de l’histoire du Monde. Les leçons du passé doivent toujours nous rester à l’esprit. Le seul rempart contre l’extrême-droite ne peut être que la mobilisation large de la population face à la complaisance coupable de certains lorgnant sur cet électorat par simple calcul.
Je me souviens de ce jour de décembre 1987, alors étudiant en Martinique où Aimé Césaire lança son mot d’ordre signifiant à Jean–Marie LE PEN qu’il ne serait pas le bienvenu sur le sol martiniquais. Le leader du FN alors connu pour ces discours particulièrement racistes et xénophobes n’a pu y atterrir. J’ai été profondément séduit par le détermination et le courage politique de ce grand homme qu’il était.
Ne laissons pas nos îles se faire emporter par cette vague nauséabonde, lancée par des machines politiques nationales aux abois, transformant Saint Martin et Saint Barthélémy en un terrain de jeu. J’en appelle à tous pour entrer en résistance, pour faire barrage à ces idéologies, pour que ces manipulateurs de l’ombre comprennent qu’ils ne sont pas les bienvenus, même si la démocratie veut que même des partis, non démocratiques par essence, puissent s’exprimer sur le territoire national. Saint Martin et Saint Barthélémy ont besoin d’un député qui proposera des mesures législatives concrètes, solidaires et économiques, de responsabilité collective pour que la place de chaque citoyen de nos îles soit considéré à sa juste valeur.
Aussi j’en appelle à tous les “gens de bien” : mobilisez-vous massivement pour voter les 9 et 16 juin 2012.
Louis JEFFRY