LA PREMIÈRE PREMIÈRE MINISTRE DU QUÉBEC
La peur vous noue le ventre et la sueur vous perle au front : en un fragment d’instant vous voyez cette carabine (qui ne peut être achetée au Canada ) qui va faire feu sur celle qui parle au peuple du mandat qu’il vient de lui donner pour gouverner le pays. Non, il ne l’a pas abattu…mais c’est un jeune homme de la technique qui va mourir dans les minutes suivantes et un de ses collègues est encore hospitalisé. Les pyromanes qui ont allumé les feux de la haine se reconnaissent ici: certains médias, mais aussi certains politiques.
Revenons à ce vote qui, pour le moins, est l’expression d’un pays divisé . Mme Marois va diriger un gouvernement minoritaire, ce qui, dans ce pays de système britannique est fort rare: trois depuis 1871, date de création du Canada. Aucune coalition, comme cela se pratique beaucoup en Europe, n’est possible.
Et pourquoi ?
Avec le Parti libéral du Québec, dont le premier ministre sortant est battu dans sa propre circonscription, le PQ ( Parti québécois) ne peut faire alliance : ce sont les purs et durs du fédéralisme canadien, dont la minorité anglo-saxonne ( 11% de la population québécoise) qui ne veut pas admettre que le Québec forme un peuple et une nation.
Avec la CAC, non plus: dirigé par un ex-ministre du gouvernement du PQ de 1995 à 2003, relaps à la cause, ce parti est un ramassis d’ex ci et d’ex cela dont le seul lien commun c’est d’avoir les idées très, très, à droite. Avec QS( Québec solidaire), peut-être : mais ils n’ont que deux députés qui plus est ” enlevés ” au PQ.
Il va donc falloir gouverner seuls….en appel constant à l ‘opinion publique. Car le parti qui provoquera des élections trop vite le paiera cher. Alors que va-t-il se passer à l’Assemblée nationale? Lors des votes des lois, il est à prévoir que beaucoup de députés de l’opposition auront des envies soudaines d’aller aux toilettes!
Une constatation émane aussi de cette campagne, et elle pose une question fondamentale : à quoi servent encore les campagnes électorales ?
En effet, le résultat du vote est identique aux sondages faits une semaine avant le déclenchement des élections ? ?
Jean-Yves DUTHEL
