La proposition du ministre de l’Education de rouvrir le débat sur la dépénalisation du cannabis, rapidement écartée par Matignon, a fait réagir l’opposition.
Le secrétaire général de l’UMP, Jean-François Copé, a estimé lundi qu’après «la faute politique et morale extrêmement grave» de Vincent Peillon sur la dépénalisation du cannabis, «la question de son maintien au gouvernement est clairement posée».
Le ministre de l’Education nationale «qui, il y a encore quelques semaines, nous a expliqué qu’il voulait établir la morale civique et laïque à l’école, et qui, dans le même temps, lance ce débat non pas à titre personnel parce que quand on est ministre on ne s’exprime pas à titre personnel (…), commet ici une faute politique et morale extrêmement grave», a-t-il déclaré devant quelques journalistes. «La question de son maintien au gouvernement est clairement posée (…). Je demande donc solennellement à François Hollande que cette question soit immédiatement tranchée et qu’il en tire les conséquences à propos de la présence au gouvernement de M. Peillon», a-t-il ajouté.
Une quinzaine de députés UMP lui ont emboîté le pas et ont réclamé lundi dans un communiqué la démission du ministre de l’Education nationale, Vincent Peillon, qui a rouvert le débat sur la dépénalisation du cannabis. «Jusqu’où iront-ils ? Vincent Peillon doit démissionner !», écrivent plusieurs élus de la Droite populaire, dont Philippe Meunier, Lionnel Luca et Bernard Reynès mais aussi le vice-président de l’Assemblée nationale Marc Le Fur et les députées Laure de La Raudière et Marie-Christine Dalloz. Selon Philippe Meunier, la liste des élus UMP signataires devrait s’allonger dans la journée. «Alors que les scientifiques ont démontré, sans aucune contestation possible, l’effet désastreux du cannabis sur le développement cognitif des adolescents, Vincent Peillon souhaite engager la discussion sur la dépénalisation du cannabis», déplorent-ils.
«Cela ne pourrait être qu’une aberration supplémentaire d’un élu de gauche, mais en l’occurrence, il s’agit du ministre de l’Education nationale, en charge de nos enfants. Le Premier ministre doit immédiatement exiger la démission de Vincent Peillon s’il ne veut pas une révolte des familles qui en ont plus qu’assez de cette succession d’inconséquences politiques», préviennent-ils. Selon eux, «la responsabilité du gouvernement est d’engager au contraire, immédiatement, une véritable campagne nationale d’information au sujet des ravages provoqués par cette drogue».
AFP