CARAIBES : Pourquoi oublie-t-on Haïti après le passage de SANDY, bien plus touché que New York ?
Depuis trois jours, le monde s’intéresse à l’ouragan Sandy à travers la presse.
En effet, New York et ses habitants, se rues connues de tous, ses monuments et son aura mondiale ont placé la tempête en une de tous les journaux. Mais avant cela, l’ouragan avait touché les Caraïbes, faisant 67 morts, soit plus qu’aux USA. Rien que pour Haïti, on est à plus de 50 morts et 20 disparus. L’Etat d’urgence a été décrété dans un pays déjà en ruines depuis le tremblement de terre de 2010, et le choléra menace.
SXMINFO dans son édito du 30 Ocobre 2012 à relevé cette situation avec pour titre :
PASSAGE DE SANDY SUR LES USA: MATRAQUAGE MÉDIATIQUE INDÉCENT
Pourquoi n’en parle-t-on pas autant que de New York?
RTL.be Tente une réponse avec le directeur de la rédaction de BFM TV:
Simple exemple significatif: le journal International Herald Tribune a consacré mercredi sa une et plusieurs articles aux Etats-Unis, contre une maigre colonne à la situation en Haïti, rédigée de Mexico. Professionnels et observateurs des médias mettent en avant notamment la communication lente autour de la situation en Haïti. Par ailleurs, si nombre de journalistes étaient déjà aux Etats-Unis au moment du passage de Sandy, notamment pour couvrir la campagne présidentielle américaine, peu étaient présents en Haïti. “Sur Haïti, on avait très peu d’images et peu d’informations“, souligne Hervé Béroud, directeur de la rédaction de BFM TV, précisant que la chaîne d’info en continu “a commencé par faire un sujet global sur le passage de l’ouragan aux Caraïbes, parce qu’il n’y avait pas de quoi faire un sujet seul“.
Aux Etats-Unis, Sandy a interrompu la campagne électorale, et le nombre impressionnant d’envoyés spéciaux se sont massivement recyclés dans la météo. A cela s’ajoute une dimension symbolique, liée à la place réelle et fantasmée de New York et des Etats-Unis. “C’est une ville qui vit avec le mythe de l’apocalypse, auquel le 11-Septembre a donné une consistance“, souligne François Jost, spécialiste des médias. “C’est aussi une ville réputée pour son dynamisme. Le contraste entre cette ville énergique, pleine de monde et le fait qu’elle se retrouve vidée de ses habitants, ça frappe plus qu’Haïti“, ajoute-t-il.
La situation en Haïti est bien plus préoccupante qu’aux USA
Le gouvernement haïtien a décrété mardi soir l’état d’urgence “pour une durée d’un mois sur toute l’étendue du territoire national en fonction de la situation résultant du passage de l’ouragan Sandy”. “Le bilan est lourd, de nombreuses voies de communication ont été emportées. Les routes et ponts n’ont pas résisté, l’accès à plusieurs villes a été coupé, l’économie a été durement frappée”, résume un communiqué gouvernemental. Une semaine après le passage de Sandy au large d’Haïti, les autorités poursuivaient les recherches pour retrouver une vingtaine de personnes portées disparues tandis que le dernier bilan faisait état de 51 morts et 19 blessés. Selon le gouvernement haïtien, plus de 200.000 personnes sont sinistrées. Des milliers de personnes ont été déplacées, parmi elles de nombreuses familles qui vivent dans des camps de réfugiés depuis le séisme de 2010. Alors que des experts nationaux accompagnés de fonctionnaires de l’ONU continuaient d’évaluer les dégâts causés par l’ouragan, certaines régions étaient encore inaccessibles à cause de tronçons de routes coupés et de ponts effondrés ou endommagés. Pire, les autorités qui craignent une recrudescence du choléra dans le pays.
“Ce qui est arrivé ici est terrible. Les familles ont été durement frappées. J’espère que les partenaires d’Haïti et le PNUD vont épauler Haïti pour l’aider à se relever de l’impact de Sandy“, a témoigné le prince héritier Haakon de Norvège, qui a visité des régions sinistrées du sud du pays en tant qu’ambassadeur de bonne volonté du PNUD, puis s’est rendu dans des quartiers pauvres de Port-au-Prince où des débris du séisme de 2010 sont utilisés pour la reconstruction.