Route du Rhum 2010
Cammas y va tout droit
Leader après six jours de course, Franck Cammas semble bien parti pour décrocher son premier succès dans la Route du Rhum. Chez les monocoques, Roland Jourdain doit faire face à une meute de poursuivants.
La fin approche. Sauf catastrophe ou erreur de parcours, Franck Cammas devrait arriver lundi après-midi en Guadeloupe et remporter ainsi sa première Route du Rhum. Après avoir échoué par trois fois dans cette course, le skipper de Groupama 3 n'a jamais été aussi près du but, mais connait trop bien la mer pour crier victoire trop tôt. «A ce stade de la course, c'est important de regarder derrière», avoue-t-il avec expérience. Justement, son dauphin à 231, 3 milles, Thomas Coville, est surveillé de près. «Thomas, je le gère forcément», reconnait l'actuel leader. Derrière les deux hommes, Francis Joyon, troisième à 383,8 milles de Cammas, n'a pas dit son dernier mot et compte bien abattre l'une de ses dernières cartes pour la victoire finale. «Mon but est de tenter des coups», annonce-t-il sans détour, lui qui reste sur une sixième place il y a douze ans.
Riou talonne Jourdain
Du côté des monocoques, si Roland Jourdain reste un solide leader, derrière, la bagarre fait rage. Samedi matin, Riou figurait en troisième position, ce dimanche, il talonne le skipper de Veolia Environnement à seulement 77 milles alors que Guillemot et Le Cléac'h se tiennent dans un mouchoir de poche (voir classement). De son côté, Jean-Pierre Dick, cinquième au dernier pointage effectué ce dimanche matin à 7h40, commence à y voir plus clair après avoir connu des moments très difficiles. «J'ai vécu deux journées d'enfer, fulmine le skipper de Virbac Paprec. Le plus frustrant, c'est de baisser les bras dans une bataille qui était super sympa.» Des propos qui raisonnent en forme d'aveu.
Ils ont dit…
Franck Cammas (Groupama 3), 1er :
«Ça commence à être plus calme, surtout la mer, mais ça avance toujours au dessus de 20 nœuds. Allègrement même cette nuit. Là, je garde 19 nœuds de vent mais ça ne va pas tarder à changer de régime. D'ici quelques heures. J'espère alors pourvoir me reposer un peu. Il y aura moins de bruit dans le bateau. A ce stade de la course, c'est important de regarder ce qui se passe derrière. Il faut observer chaque classement. Jouer au chat et à la souris avec un adversaire sur la fin, ça peut être marrant en tirant des bords dans les îles. J'espère qu'il y aura de la visibilité. Pour faire le tour de la Guadeloupe, on devrait avoir du vent de sud sud-ouest. C'est un peu inhabituel, notamment pour aller chercher la bouée de Basse-Terre.»
Francis Joyon (Idec), 3e :
«En ce moment ce n'est pas simple : il y a des vents qui changent de direction et qui sont très forts. C'est très dur à gérer. Là, je suis aux écoutes et j'essaie de progresser au mieux sur la route. Le but est de contourner la petite bulle devant nous. Il y a encore des cartes à jouer et mon but est de tenter des coups…»
Classement dimanche à 7h40, Multicoques :
1. Cammas (Groupama 3) à 574,9 milles de l'arrivée
2. Coville (Sodebo) à 231,3 milles du leader
3. Joyon (Idec) à 383,8 milles du leader
4. Guichard (Gitana 11) à 619,1 milles du leader
5. Monnet (La Boite à Pizza) à 1171,5 milles du leader
Classement dimanche à 7h40, Monocoques :
1. Jourdain (Veolia Environnement) à 1474,3 milles de l'arrivée
2. Riou (PRB) à 77 milles du leader
3. Guillemot (Safran) à 90,3 milles du leader
4. Le Cléac'h (Brit Air) à 94,4 milles du leader
5. Dick (Virbac Paprec 3) à 147,7 milles du leader
Source Le Figaro – Crédits photo : Panoramic