Mik Jegou, l’artiste quimpérois, a quitté Langolen pour l’île de Saint-Martin, dans les Antilles françaises. DL;Un nouveau défi, après une année 2012 prolifique.
Mont-Vernon. C’est là, à quelques kilomètres de Marigot, la capitale de l’île de Saint-Martin (Antilles), que le peintre quimpérois Mik Jegou a choisi de poser chevalet et pinceaux. Une nouvelle vie entamée fin novembre. À plus de 6 000 km de Langolen, où était aménagé son atelier.
« Beaucoup pensent que je me suis accordé des vacances au soleil, regrette Mik Jegou. S’installer ici, c’est un rêve qui se réalise et une suite logique à mon travail. » Un projet mûri depuis 4 ans avec son compagnon, grossiste en fleurs tropicales.
Des impératifs personnels et un coup de foudre pour ce bout de terre à peine plus grand que Belle Île auront suffi de le convaincre.
200 tableaux en 22 mois
En s’envolant pour Saint-Martin, l’artiste a tourné la page d’une année foisonnante. Talents Conjugués, l’exposition proposée avec le brodeur Pascal Jaouen, a attiré près de 10 000 visiteurs et 200 tableaux sont sortis de l’atelier de Mik Jegou entre février 2011 et son départ de métropole, fin novembre. Il aurait pu prétendre à un peu de repos : un mois et demi passé dans les Caraïbes, l’artiste n’a pas quitté ses toiles.
Mais pas question de regretter. « Être un vrai Breton, c’est aussi voyager », insiste-t-il. Mik Jegou vit ce déménagement comme un prétexte à l’ouverture. « Saint-Martin, c’est l’opportunité de faire évoluer mon travail et d’accentuer le métissage dans mes toiles », y voit le Quimpérois.
« Brest avec 30 degrés »
La patte bretonne n’a pas disparu. Jegou continue à peindre des danseurs de dos, colorés, couchés sur la toile de lin dans un mouvement incessant.
Le fruit de 33 ans passés au cercle de Kerfeunteun (Quimper). « J’ai quitté la danse mais c’est un art qui fait partie de moi et qui continuera à m’influencer », reconnaît-il. Une dose de tradition qui lui sert de base à l’expérimentation.
À Saint-Martin, la lumière le passionne. « Le temps est changeant en permanence, se réjouit Mik Jegou. Ici, c’est Brest avec 30 degrés ! » Une source d’inspiration inépuisable.
Résultat : de nouvelles couleurs, comme le vert, font leur apparition sur la palette du peintre. Les coiffes bretonnes s’effacent pour leurs congénères créoles, les oiseaux tropicaux s’accaparent les places de choix et les jupes en madras délogent les bragoù-bras en lin.
Page Facebook de l’artiste : https://www.facebook.com/pages/mik-j%C3%A9gou/108559375830846
Julien COQUET. Ouest-France