La Cour suprême de justice du Mexique a ordonné, le 23 janvier, la libération immédiate de la Française Florence Cassez, condamnée à 60 ans de prison pour enlèvements. Retour sur un cauchemar judiciaire qui aura duré sept ans. (STR/EFE/MAXPPP)
Après sept années passées en détention, Florence Cassez a été libérée, mercredi, sur ordre de la Cour suprême du Mexique, au terme d’un verdict tendu. La jeune Française avait toujours nié les accusations d’enlèvements qui l’avaient envoyée derrière les barreaux.
Un véritable coup de théâtre. Après plusieurs heures de délibérations et alors que l’avenir de la Française semblait s’assombrir, la Cour suprême mexicaine a créé la surprise, mercredi, en ordonnant la “libération immédiate et absolue” de Florence Cassez, condamnée à soixante ans de prison pour “enlèvements”. Un scénario certes espéré par les proches, mais qui semblait difficile à obtenir pour Olga Sanchez, à l’origine de la procédure.
La juge avait demandé une annulation de la condamnation de la Française de 38 ans, avec renvoi vers un tribunal d’appel. Dans son rapport, elle dénonçait le montage des autorités de l’arrestation en direct de Florence Cassez le 9 décembre 2005, et proposait l’annulation des témoignages à charge. Jusqu’au bout, le suspense aura été total. Chacun des cinq juges a égrainé tour à tour son argumentaire pendant de longues minutes. Si tous ont relevé la violation de ses droits fondamentaux, le renvoi du cas Cassez devant un tribunal n’a pas recueilli la majorité, pourtant essentielle à une prise de décision. Toutefois, deux juges se sont prononcés pour la libération immédiate de la jeune Française.
“Un jour historique”
La juge Sanchez profite de l’aubaine et réalise un coup de maître. La magistrate dégaine la proposition de libération formulée par son prédécesseur à ce poste, le juge Arturo Zaldivar, et rejetée le 21 mars 2012. Partie gagnée devant une audience médusée. La cinquième tentative de Florence Cassez devant la justice aura donc été la bonne. Dans la foulée, on apprenait que la Française pourrait quitter la prison de Tepepan dans la journée. Selon certaines sources, probablement pour embarquer aux côtés de son père dans un avion direction la France.
En rendant cette décision, les magistrats ont frappé un grand coup, inaugurant peut-être une nouvelle ère politico-judiciaire au Mexique, déjà promise par le fraîchement élu Enrique Peña Nieto. “Il s’agit d’un jour historique pour la Cour suprême, a ainsi indiqué Me Agustin Acosta, l’avocat mexicain de Florence Cassez. Parce qu’il a été établi que les violations graves des droits de l’homme ne seront plus tolérées comme mécanisme pour établir la culpabilité des personnes.”
Source: METRO