Frantz GUMBS
Président du Conseil territorial
Hôtel de la Collectivité
BP 374
97150 Saint-Martin
Saint-Martin, le 12 novembre 2010
MONSIEUR LE PRÉSIDENT,
Je réponds à l’offre que vous m’avez faite mercredi dernier dans vos bureaux à 16 heures.
Mardi dernier, le 9 novembre, vous avez décidé, en fin d’ordre du jour du Conseil Exécutif, d’ajouter deux délibérations touchant à la répartition des pouvoirs au sein de la Collectivité. Vous vous êtes approprié tous les mandats des vice-présidents, vous avez changé les délégations de plusieurs élus, dont les miennes.
Vous m’avez dessaisi de la présidence du Conseil d’administration, du Port et du mandat au Conseil d’administration de la SEMSAMAR.
Au delà de l’équilibre indispensable des pouvoirs, vous connaissez ma position quant à l’illégalité de la procédure, je vous en ai fait part.
Vous m’avez rappelé les motifs qui ont justifiés votre décision, vous confirmez que vos griefs sont liés au «manque de confiance». Vous m’avez également beaucoup parlé des formes que je ne respecterais pas, notamment à l’égard de votre fonction présidentielle.
Vous ne m’avez pas parlé du marasme économique, de la situation catastrophique de Saint-Martin, du déclin de nos échanges, notre chômage, notre délinquance, nos commerces en faillite, notre sécurité défaillante, nos ressources financières quasi absentes, de notre jeunesse.
Vous ne m’avez pas parlé de notre politique à l’égard de la défiscalisation. Pas un mot non plus sur notre obligation de rencontrer des investisseurs extérieurs, de l’attitude que nous devrions avoir pour notre développement. De l’emploi des jeunes.
Vous m’avez uniquement parlé de vous.
La confiance c’est à la population de Saint-Martin que je la dois. Vous vous plaignez des formes de mon action, vous prétendez que je ne vous porte pas le respect du à votre fonction. Je ne pense pas avoir failli à ces formes, bien au contraire : la quelque cinquantaine de messages que je vous ai fait parvenir depuis des mois est restée sans réponses de votre part ; les débats si attendus au sein de l’UP, ne se sont jamais tenus sur le fond des choses et finissaient toujours à tourner en mascarade.
Qui plus est, il y a beaucoup plus important que les formes devant notre situation économique. Vous le savez, les propositions que je porte nous autorisent à penser que nous pouvons trouver les réponses aux besoins qui sont exprimés par notre population, l’emploi. Nous avons besoin d’un fort développement pour donner un avenir à notre jeunesse. Et vos seules réponses à ces devoirs majeurs auront été de m’accuser, à tort et vous le savez, de vouloir imposer des choses sans passer par la légalité de Cahiers de charges ou d’appel d’offres ; en plus de jouer, auprès de la population, de vieilles peurs quant à l’importation hypothétique de main-d’œuvre étrangère. Je vous rappellerai qu’un cahier des charges sert, justement, à définir ces paramètres et que vous, en votre qualité de Président, êtes celui qui signez les permis de travail des étrangers! Je dois en conclure que le vrai débat nécessaire au développement, vous n’en voulez pas.
J’ai suivi tous mes engagements, j’ouvre des voies vers l’avenir.
24 heures après m’en avoir dessaisi, vous me proposez de REDEVENIR responsable du Pôle économique sans le Tourisme, sans les activités du Port!!
Monsieur le Président, vous me mettez face aux conclusions suivantes:
• Vous ne saisissez pas l’importance de l’économie dans le développement de notre île. Vous n’avez pas conscience du marasme de notre situation. Vous sortez les deux plus importantes compétences que sont le port et le tourisme, de l’influence d’un pôle qui vient de faire voter le plan touristique.
• A propos du tourisme, la présidente de l’Office ne respecte ni les statuts, ni les décisions du conseil. Vous laissez faire? Vous soutenez sans demander de reddition de comptes, alors qu’il se dépense, près de 3 millions d’euros par an à l’Office.
• En ce qui concerne le Port, votre attitude confirme ce que nous savons déjà : ne pas inquiéter la partie hollandaise. Je ne serais pas complice de ce qui serait contraire aux intérêts de Saint-Martin, des Saint-Martinois. Si nous voulons enrichir notre pays, nous devons avoir un vrai port.
Vous comprendrez, monsieur le Président, que face à une telle divergence tant sur le fond que sur la méthode, je ne saurais accepter votre proposition.
La démocratie et l’intérêt collectif de Saint-Martin restent ma priorité et je compte bien continuer à les servir contre vents et marées.
Veuillez agréer l’expression de mes sentiments les plus distingués.
Daniel GIBBS
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