Antilles. BTP : des outils de sortie de crise ?
La réunion publique d’hier soir en marge de la problématique du BTP ou du positionnement politique des intervenants fait pourtant apparaître quelques pistes de réflexions relevant du bon sens et de la logique.
Il est une évidence que le retour à l’équilibre économique ne peut s’appuyer que sur une subtile complémentarité entre l’investissement privé et l’investissement public.
Le premier est en panne faute d’une fiscalité simple, stable et attractive mais aussi faute de règles d’urbanisme limpides et adaptées à notre territoire qui permettraient de voir sortir de terre les projets dont nous manquons.
En la matière, nous sommes en passe, fin 2013, de nous doter d’un Plan Local d’Urbanisme qui dictera les grandes lignes du développement du territoire pour les 15 ou 20 années à venir. Sans aucun doute une très belle avancée, mais…… le PLU est aujourd’hui élaboré sans que notre code de l’urbanisme local n’ait été rédigé ! La charrue avant les bœufs ?
Nous avons hérité de la compétence urbanisme en mars 2012 et sommes donc théoriquement à même de rédiger aujourd’hui notre propre code en la matière.
Un travail de longue haleine sur un territoire qui ne maîtrise pas son foncier faute de droits de succession gérés et assumés et rendu encore plus complexe par plusieurs points :
– notre futur code de l’urbanisme doit respecter le code de l’environnement, les deux étant interdépendants. Malheureusement, nous n’avons pas la compétence environnementale, le respect du code de l’environnement national va contraindre la rédaction du code de l’urbanisme local.
– notre statut européen de RUP nous impose aussi de respecter le cadre européen en la matière, ceci va aussi peser lourdement sur la rédaction du code de l’urbanisme local.
Le second, l’investissement public, est lui aussi en panne pour plusieurs raisons :
– une dotation défaillante et certainement pas à la mesure des besoins et compétences que la Collectivité doit aujourd’hui assumer
– un cadre fiscal encore trop complexe et qui n’est pas en adéquation avec la notion de “Saint Martin is open for business“.
– une assiette fiscale toujours mal maîtrisée et un recouvrement qui peine à atteindre un taux de performance décent.
En résumé, nous avons sans doute besoin d’un code de l’urbanisme adapté, d’un code de l’environnement adapté, d’un code des impôts attractif et d’une dotation qui permette à la fois d’assumer nos compétences mais aussi de faire respecter ces codes.
Et c’est là que la subjectivité du mot “adapté“ prend tout son sens et qu’il appartient aux politiques que d’en donner une définition précise en fonction de leurs tendances. Que voulons nous faire de Saint-Martin demain et comment le traduirons nous dans ces codes ? Il est évident que parmi les protagonistes en lice il y a tout juste un an, certains proposaient des projections du territoire très similaires dans le fond. Malheureusement, comme dans toute élection locale, la forme prévaut bien souvent.
Pour conclure sur un souhait, l’initiative du BTP devrait idéalement fédérer et regrouper pour ne laisser aucun espace aux égos, racunes ou ambitions.
(légende du courrier du BTP à la Préfète : demandons nous la lune – à Madame la Préfète – Pierrot ?)