EUROPE 1/NATHALIE CHEVANCE – Deux jeunes ont été tués et un troisième grièvement blessé mercredi en plein jour et au cœur d’une cité du nord de Marseille, dans le troisième règlement de comptes en moins de quinze jours dans la ville.
Scène de terreur dans la cité des Bleuets. À deux pas d’un centre commercial, le calme régnant dans ce quartier du 13ème arrondissement a été brisé net par le bruit des rafales. Sur place, la multitude d’impacts de balles au sol et sur les voitures témoignaient mercredi matin de la sauvagerie qui s’y est déroulée. Vers 10 h 30, 2 ou 3 malfaiteurs, à bord d’un véhicule retrouvé plus tard carbonisé ont fait irruption à l’entrée de la cité. Armés de kalachnikovs, ils se sont tout droit dirigés vers un groupe de 3 personnes âgées entre 18 et 25 ans.
Dans une “véritable expédition meurtrière” comme le décrit le procureur de Marseille, Jacques Dallest, les tireurs ont “arrosé leurs victimes”. L’un d’eux a été tué sur place, les deux autres ont tenté de prendre la fuite, mais ils ont été abattus une centaine de mètres plus loin. L’une des victimes, transportée à l’hôpital, est dans un état critique. Connus pour différents petits délits, ils ont sans doute été visés pour avoir participé “à du trafic de stupéfiants”, explique le procureur n’excluant aucune hypothèse.
“Il n’y a pas d’avenir dans le trafic”
“Même si ils ont peut-être fait un peu de trafic, je ne comprends pas qu’on ait pu leur enlever la vie comme ça”, déplore Kader, un de leur ami d’enfance. Figé face à la scène de crime, les yeux rougis par l’émotion, le jeune homme parle de “gars biens”, tandis que quelques mètres plus loin des mères de famille pleurent des “enfants du quartier”. “Marseille c’est Chicago”, s’étrangle l’une d’elles. “Y en a marre, il faut l’armée”, poursuit une autre.
Dans un mélange d’émotion et de colère, beaucoup ont manifesté leur désarroi alors que la police scientifique continuait consciencieusement de faire des relevés d’empreinte sur les lieux de la fusillade. Venu sur place, le préfet de police, Jean-Paul Bonnetain a estimé qu'”après le temps de la colère, viendra le temps du sursaut”. Invitant les habitants à briser “l’omerta” de manière anonyme, il a affirmé qu’il n’y a “pas d’avenir dans le trafic de stupéfiants car il y a un risque fatale à faire de l’argent facile”.
Source: Metro France