Crash AF447 : un nouveau rapport pointe la fatigue des pilotes
Un nouveau rapport d’experts judiciaires, remis l’année dernière aux juges d’instruction chargés de juger les responsabilités de chacun dans le crash du vol Rio-Paris, pointe un nouvel élément selon une information exclusive du Point : la fatigue des pilotes.
Le Point qui révèle l’info explique que ce nouveau rapport qu’il a pu se procurer n’a « pas été communiqué intégralement aux familles des victimes. Faute de traductions, il avait seulement été consulté par leurs avocats. » De même, bien que montrant du doigt des facteurs techniques et humais dans le crash du Rio-Paris, le Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) n’avait pas relevé ce nouvel éclairage dans leur ultime rapport d’enquêtes, considérant que cela faisait partie de la vie privée des pilotes. « En conséquence, il n’y avait pas eu d’enquête sur l’activité et le repos pris par les pilotes, accompagnés par leurs épouses ou compagnes, lors de l’escale de Rio ». Mais quels sont ces nouveaux éléments ?
Accompagnés de leurs épouses ou compagnes
Un des pilotes est accompagné de sa femme et le commandant de bord, un homme de 55 ans en instance de divorce est accompagné de sa maîtresse. Ils dormiront au Sofitel de Copacabana. « On peut penser qu’ils se rendent à Rio dans un esprit plus festif que professionnel, et que ce jour-là, après une nuit trop courte, le commandant de bord n’était pas en état de réaliser ce vol », commente dans une interview réalisée par un de ses collègues du Figaro, Fabrice Amadeo qui a écrit un livre sur le sujet.
Manque de sommeil
D’après les enregistrements de la boîte noire relative aux voix à l’intérieur du cockpit, le commandant de bord confie avant le crash qu’il n’a pas assez dormi. « Cette nuit, j’ai pas assez dormi. Une heure, c’était pas assez tout à l’heure », indique sa voix à 1h04 de ce premier juin fatal. Le Point ajoute que le rapport pointe que, « pendant les 23 premières minutes d’enregistrement, le silence domine au sein de l’équipage (… ), l’attention est relâchée au point d’écouter de la musique (…) alors que la charge de travail est faible et que la fatigue se fait sentir, l’équipage remplit les obligations de la préparation de la traversée de la zone ETOPS sans dynamisme. »
On se rappellera enfin que le commandant de bord, ira se reposer, comme le permet la réglementation, juste avant d’arriver sur une zone climatique sensible qui détraquera le bon fonctionnement des sondes Pitot. Il mettra plus d’une minute trente avant de revenir dans le cockpit. Alors que l’Airbus A330-200 est en phase de décrochage ce dont l’équipage n’a sans doute jamais pris conscience ou alors dans les toutes dernières secondes, les deux co-pilotes effectueront exactement l’inverse des actions correctives à apporter en pareil cas. Le commandant de bord n’apportera de son côté pas plus de solutions. Il ne reprendra jamais l’un des manches de l’appareil.
Ce rapport pointant l’état de fatigue des pilotes devra être confirmé ou non par des contre-expertises. Airbus et Air France ont tous les deux été mis en examen dans un procès dont on ne sait pas encore quand il aura lieu.
Source : Air Journal