Le nouveau bilan des victimes de l'épidémie de choléra qui sévit en Haïti depuis la mi-octobre a atteint 917 décès, soit 121 morts de plus que vendredi, selon des chiffres publiés dimanche par le ministère de la Santé d'Haïti.
L'ONU a lancé vendredi un appel de fonds d'urgence de 163,8 millions de dollars (120 millions d'euros) pour "éviter d'être dépassée" par l'épidémie de choléra dans le pays, le plus pauvre du continent américain. "Il nous faut absolument cet argent au plus vite pour éviter d'être dépassés par cette épidémie", a expliqué la porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), Elisabeth Byrs.
Tous les regards sont désormais tournés vers Port-au-Prince, où des centaines de milliers d'Haïtiens dorment dans des camps de fortune depuis le séisme du 12 janvier qui avait fait plus de 250.000 morts et 1,5 million de déplacés.
Des dizaines de malades affluent depuis deux jours au centre de santé de Cité Soleil, le plus grand bidonville de la capitale haïtienne Port-au-Prince, touchée à son tour par l'épidémie de choléra, où s'est déclaré le premier cas ayant touché la capitale.
Les mauvaises conditions d'hygiène dans les camps font craindre une progression rapide de l'épidémie. Une précarité accentuée par les volumes d'eau – vecteur du choléra – accumulés lors du passage de l'ouragan Tomas en fin de semaine dernière.
L'épidémie qui s'est développée dans le nord de l'île depuis la mi-octobre n'a pas atteint son "pic", a averti à Genève l'Organisation mondiale de la santé. "Je ne pense pas qu'elle est contenue", a déclaré le Dr Claire-Lise Chaignat, une responsable de l'OMS.
L'un des candidats au scrutin présidentiel a fait savoir que les élections pourraient être reportées si l'épidémie prenait de l'ampleur et s'étendait à tout le pays.
AFP