L'avertissement est intervenu à 48 heures du début de manoeuvres navales conjointes des Sud-Coréens et des Américains en mer Jaune, non loin de l'endroit où une île sud-coréenne a été bombardée par l'artillerie du Nord, mardi dernier.
"Nous nous opposons à tout acte militaire unilatéral mené dans la zone économique exclusive de la Chine, sans le feu vert de celle-ci", dit le ministère chinois des Affaires étrangères. La zone économique exclusive est une zone maritime s'étendant jusqu'à 200 milles nautiques au large des côtes du pays.
Pékin a lancé son avertissement le jour même où le président sud-coréen, Lee Myung-bak, nommait un ancien chef d'état-major interarmes, Kim Kwan-jin, au poste de ministre de la Défense.
Ce portefeuille était vacant depuis la démission jeudi de Kim Tae-young, dont la réaction a été jugée trop lente face aux tirs d'artillerie nord-coréens de mardi contre l'île de Yeonpyeong, lesquels ont fait quatre morts et détruit des dizaines d'habitations.
L'armée sud-coréenne a répliqué 13 minutes après les tirs adverses, sans qu'on puisse connaître l'impact de cette riposte.
Kim Tae-young avait déjà voulu démissionner, en mai dernier, à la suite de critiques contre la riposte du gouvernement de Séoul au naufrage d'une corvette sud-coréenne, coulée, selon une enquête internationale, par un sous-marin du Nord. Ce naufrage avait fait 46 morts.
La Corée du Nord a averti elle aussi, vendredi, que les manoeuvres conjointes américano-sud-coréennes poussaient un peu plus la péninsule au bord de l'affrontement armé.
"La péninsule coréenne est de plus en plus au bord de la guerre, en raison du projet téméraire des bellicistes d'organiser de nouveau des manoeuvres militaires dirigées contre le Nord", écrit l'agence de presse officielle KCNA.
MANIFESTATION D'ANCIENS MILITAIRES
Cette rhétorique est habituelle de la part de la Corée du Nord, mais prend un autre relief depuis le bombardement de mardi, le plus lourd subi par la Corée du Sud depuis la fin de la guerre de Corée en 1953.
Les exercices militaires, auxquels participera le porte-avions à propulsion nucléaire George Washington, doivent débuter dimanche et s'étendre sur quatre jours. Ils étaient programmés avant les bombardements de l'île.
La panique s'est brièvement emparée de la capitale sud-coréenne, vendredi après-midi, quant la télévision a fait état de bruits d'artillerie non loin de l'île de Yeonpyeong. Mais l'armée sud-coréenne a indiqué que ces tirs étaient distants et qu'aucun obus n'était tombé en territoire sud-coréen.
Selon la chaîne sud-coréenne YTN, des obus seraient tombés au nord de la frontière maritime entre les deux Etats de la péninsule.
"Les investisseurs sont de plus en plus nerveux à l'approche des manoeuvres militaires communes", expliquait Kim Hyoung-ryoul, analyste du marché chez NH Investment & Securities. "La question cruciale est de savoir si la Corée du Nord prendra une nouvelle fois des mesures imprévues, imprudentes".
Plusieurs centaines d'anciens militaires sud-coréens ont manifesté par ailleurs vendredi dans la ville-frontière de Paju. "Il faut se venger de cette bande de fous furieux. Il faut qu'on leur montre qu'on ne joue pas avec la Corée du Sud", a déclaré Kim Byeong-su, président d'une association d'ex-marines.
Ces anciens militaires ont fustigé "la mansuétude de la politique nonchalante du gouvernement envers la Corée du Nord". Une petite manifestation hostile à la Corée du Nord a eu lieu également à Séoul.
Source L'express.fr
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