Lentement mais sûrement, les relations se crispent entre la France et l’Allemagne. La chancelière allemande, Angela Merkel, a déploré vendredi 15 juin un « manque de confiance entre les acteurs » de la zone euro et estimé que la discussion opposant« croissance et rigueur budgétaire » était »un faux débat ».
« C’est n’importe quoi » d’opposer ces concepts, a-t-elle dit à Berlin, devant la fédération des entreprises familiales allemandes, martelant que l’Allemagne « ne se laisserait pas convaincre par des solutions rapides comme les euro-obligations », prônées notamment par François Hollande.« Le danger des propositions précipitées de mutualisation » de la dette est d’occulter les divergences de puissance économique entre les pays en nivellant les taux d’emprunt des Etats, a-t-elle averti. »Celui qui occulte cela finit dans la médiocrité. Et la médiocrité ne doit pas devenir l’étalon » en zone euro, s’est emportée Angela Merkel, très applaudie.
La chancelière allemande a égratigné au passage la France, appelant à observer« l’évolution du coût du travail en France et en Allemagne ». Le futur de l’Europe »se décide dans ces prochains mois, dans cette année », a conclu Angela Merkel.
Entre amis il faut pouvoir « se dire les choses »
Auparavant, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, en déplacement à Nantes (Loire-Atlantique) a estimé qu’entre « amis », il fallait pouvoir « se dire les choses ». « Il faut se dire les choses, avec respect, mais avec sincérité, et avec un objectif, c’est de trouver ensemble la solution », a-t-il ajouté, à propos de son échange avec la chancelière allemande sur l’avenir de l’Europe, jeudi.
Vendredi matin, sur Europe 1, Jean-Marc Ayrault a aussi déclaré que la France et l’Allemagne devaient trouver »main dans la main une solution pour sortir l’Europe de la crise ». Il a invité à ne pas « se laisser aller à des formules simplistes », en réponse à Angela Merkel qui avait prévenu que Berlin ne pouvait se satisfaire de « solutions de facilité », de »la médiocrité » comme recettes face à la crise. « Sans croissance, même si vous prenez des initiatives de réduction de dette, vous ne vous en sortez pas », a-t-il martelé.
FTVi avec AFP