Escale dans la perle des Caraïbes

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Escale dans la perle des Caraïbes
Par Yves KINARD 22 Juil 2012 15:19

Assoupi au soleil sur le flybridge, un flop flop régulier et insistant me tire de la sieste. Nonchalamment, je relève mon panama pour voir ce qui vient ainsi me déranger.

Dans le ciel bleu parsemé de quelques cumulus, un gros frelon grandit très vite et contourne le bateau par l’arrière avant de se poser, dans une manoeuvre admirable de précision, sur le deuxième héliport, celui des invités, malgré les presque 20 noeuds de croisière affichés par le grand yacht. Ah, voilà l’ami Arno et sa toujours délicieuse Opale qui nous rejoignent plus tôt que prévu. Il n’a pu attendre notre arrivée à Marigot et vient d’un coup de pale nous rejoindre depuis Juliana. Caprice de milliardaire juste descendu de son Airbus privé….

Congratulations, embrassades, et quelques minutes après nous sommes tous accoudés au précieux teck vernis du bastingage, un verre frais à la main, contemplant les Terres-Basses qui défilent rapidement, dévoilant une à une des propriétés plus somptueuses les unes que les autres où nombre de nos amis nous attendent les prochains jours. L’île a bien changé depuis qu’il y a douze ans je l’ai quittée, écoeuré par l’incompétence absolue de ses dirigeants d’alors. La partie hollandaise est toujours autant anarchique avec une urbanisation sans réelle organisation, désinvolte dans ses dissonances entre d’énormes immeubles écrasant d’autres plus anciens, plus bas, sans style. Mais le côté français a su profiter, semble-t-il, d’un plan plus élaboré. Alors qu’on distingue bien les maisons montant à l’assaut des mornes du côté hollandais, la partie française semble toujours très verte, sauf sur un morne lointain qui paraît couvert d’habitations à son sommet: sans doute le fameux village écologique dont tout le monde me parle.

On blague, on rigole, on se fait les derniers potins de Paris ou de Shenzhen, les femmes se sont déjà éclipsées pour adopter une tenue plus conforme à notre arrivée et, sans doute pour les personnalités qui nous attendent. Avec affabilité et sans ostentation, le capitaine vient nous annoncer notre arrivée pour dans quelque vingt minutes. A cause de notre taille, nous aurons droit au quai d’honneur devant l’hôtel de la Collectivité, juste au pied de l’immense tour Soualiga (surnommée la Bluff Tour tant elle est impressionnante du haut de ses 90m) qui, telle un phare, signale de très loin l’entrée dans la baie. Bien avant la pointe du Bluff, déjà nous la voyons dépasser les constructions de la Nouvelle Créole dont la tour, qui avait résisté à Luis, semble écrasée malgré la distance entre les deux. J’en avais entendu parler, et pas en bien, à l’époque de sa conception où elle avait fait couler beaucoup d’encre. Mais il est vrai que maintenant que la baie s’ouvre et qu’on la découvre, on ne peut qu’admirer cet immeuble élancé, élégant, imposant sans être écrasant pour le reste de Marigot toujours tapie derrière son ombre. Indiscutablement une réussite de mon ami l’architecte et urbaniste Li Yu à qui j’avais proposé de s’intéresser à l’appel à projets. L’idée d’un immeuble de prestige, à énergie positive, mêlant hôtellerie, centre de congrès, casino à la française, bureaux et appartements de grand standing dans un trou perdu des Caraïbes lui avait paru une telle incongruité qu’il en avait d’abord ri, avant d’être séduit par le charme indéfinissable qui émanait de cette petite bourgade endormie, mais que son génie visionnaire imaginait déjà comme la perle des Caraïbes. Le résultat est surprenant. Je ne l’avais jamais vue qu’en photo, et encore, virtuelle, mais ce n’était qu’une pâle représentation de sa majesté. Pari fou, mais pari réussi….

Les mondanités terminées, la nuit déjà bien avancée, nous goûtons la fraîcheur du soir en contemplant, depuis la terrasse du restaurant sommital de la tour Soualiga, l’immense panorama lumineux qui s’ouvre devant nous. Entre les éclairages publics, ceux savamment distillés par la tour, ceux majestueux de l’Hôtel de la Collectivité, les murs du vieux Fort Louis, les concours d’éclairage de maisons, traditionnels en fin d’année, c’est une féerie multicolore de laquelle s’élève un joyeux brouhaha, mélange du bruit de la foule qui se presse encore nombreuse sur les quais, au-delà de la grille d’enceinte du port, mais aussi des dizaines de bistrots et de restaurants qui parsèment le Front de Mer. Dans quelques jours, ce sera Noël et, contrairement à ce qui se faisait il y a quelques années encore, nous ne bougerons sans doute pas pour aller à Gustavia, mais resterons ici pour goûter aux joies des retrouvailles avec nos amis dispersés un peu partout sur les dizaines et les dizaines de grands yachts, tous plus illuminés et rutilants les uns que les autres, soigneusement alignés le long des quais de la Bluff Bay Marina (anciennement Fort Louis).

Dans la matinée, tandis que les femmes partent arpenter les rues de la ville, à la recherche des bonnes affaires, nous filons, entre hommes, découvrir ce qui a tant changé dans cette île, autrefois en faillite, et maintenant prospère et habitée par plus de 50.000 personnes de 120 nationalités différentes (partie française seulement). Un bon génie semble s’être penché sur son sort car plus rien des immeubles délabrés d’autrefois ne borde les rues. Ce sont toujours les mêmes, parfois un peu embellis pour retrouver plus d’aspect créole, mais surtout propres et repeints. Certains ont disparu pour faire place à de jolis parcs publics. Bizarrement on ne voit plus de voitures à part des navettes électriques, genre voiturettes de golf à dix places, qui circulent silencieusement. A l’exception d’une rue par où traverser la ville ou s’en échapper, le reste est devenu piétonnier et plus aucune voiture ne stationne le long des trottoirs. L’explication est vite trouvée devant une ouverture béante qui avale sans discontinuer les véhicules. Les trois étages aériens du parking, joliment décorés, et bordés de petits commerces, doivent cacher d’autres places dans les entrailles de l’immeuble. Notre petit roadster électrique a tôt fait de traverser une bourgade déjà bien éveillée où la foule de Noël se presse dans les commerces pour les emplettes des jours de fête.

A la sortie vers Bellevue, c’est la grande découverte. Passée la côte, la longue ligne droite, que j’ai connue bordée de végétation, est maintenant complètement construite. Sur la droite, une importante zone commerciale, largement ouverte et bien arborée, me semble aller jusqu’au lagon, mais un petit tour dans les allées me montrera qu’il n’en est rien. En fait, plusieurs chantiers navals bordent le lagon et l’on aperçoit la digue pont qui coupe depuis Sandy Ground. Des dizaines de bateaux sont sur les terre-pleins soigneusement bétonnés, mais d’autres attendent encore sagement à quai. On a dû creuser, car avant il n’y avait pas d’eau à cet endroit. Mais c’est au retour sur la grand route, maintenant à deux fois deux voies (une lente et une rapide de chaque côté pour ne pas être ralenti par ceux qui quittent la route) que nous découvrons que toute la cuvette vers les collines est occupée par ce qui semble être un parc d’attractions, mais qui après vérification est un éco-musée, si j’en juge par le panneau à l’entrée vantant boucaniers, pirates et autre indiens Arawaks. Un aquarium géant fait aussi partie du site. A la frontière, ne tenant pas vraiment à aller en partie hollandaise, nous prenons le rond point à l’arrivée de la route de l’aéroport (avec le pont tournant) et contournons la cuvette d’où nous découvrons, noyées dans la végétation, toutes les constructions de l’éco-musée où se presse déjà une foule nombreuse parmi les différentes attractions, entre cabanes de pirates ou de boucaniers et huttes d’indiens Arawaks sans doute attaqués par de vilains indiens Caraïbes lors de scènes reconstituées. Sans arrêt, on voit des bus provenant de la partie hollandaise se ranger méthodiquement sur le parking et déverser leur cargaison avide de sensations puisqu’une grande roue, un toboggan géant et un circuit de montagnes russes agrémentent aussi l’endroit, et sans doute bien d’autres curiosités.

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La route serpente à flanc de collines parmi les arbres que je ne soupçonnais pas si grands et qui dévoilent régulièrement de beaux panoramas sur la baie. Par un petit col au-dessus de Bellevue, nous débouchons dans la cuvette de Marigot. La ville s’est bien étendue, montant à l’assaut des collines alentour. Le large ruban d’asphalte nous mène autour de la ville qu’elle contourne sans s’aventurer vers le col du Mont des Accords, alors que j’avais toujours pensé qu’ils finiraient par y faire une route. C’est tout à l’arrière de Spring, sur les hauteurs, qu’un grand rond point, en bordure du parking des cars pour le téléphérique du Pic Paradis, nous oriente soit vers le tunnel routier qui va à Quartier, soit vers la route des crêtes autrement plus agréable, mais évidemment moins fonctionnelle. Mais il fait si beau que nous choisissons cette dernière. La route décrit de beaux lacets et, petit à petit, se rapproche des sommets tandis qu’un quartier de belles villas noyées dans les bougainvillées, les manguiers, les tamarins et les flamboyants irradie de lumière. Un nouveau rond point se présente avec l’indication, cette fois, de Grand Case II. Je ne fais pas tout de suite le lien avant de comprendre qu’il s’agit de ce fameux village écologique. Nous décidons d’aller y jeter un oeil. Arno, toujours attentif aux opportunités d’investissements autant qu’à de nouvelles choses, m’y encourage. La route se faufile autour du village de Colombier qui a gardé, malgré la chaussée qui le surplombe, son aspect paisible, authentique et champêtre, puis nous passons sous le Pic Paradis. Et enfin, nous sautons une petite crête au-dessus du lotissement Savannah pour atteindre un nouveau rond-point. Décidément, ils sont atteints de la même maladie qu’en France! Il est vrai que cela se justifie et nous l’empruntons pour gagner le parking. Bien que notre voiture soit électrique, nous ne pouvons monter au village où ne sont autorisés que les résidents (et encore, pas tous, une voiture par maison, pour autant qu’elle dispose d’un parking privé ou un garage) et les livreurs. Une navette, par contre, nous y amène, franchissant une belle porte fortifiée à la mode médiévale, revue antillaise.

Quelques minutes plus tard, nous déambulons dans les rues étroites, entrecoupées d’escaliers latéraux qui permettent des raccourcis pour les courageux. En montant, nous avons pu constater que les premières pentes sont occupées par des maisons espacées sur des terrains arborés. Par contre, ici, elles sont la plupart du temps accolées dans un joli style créole avec des balcons couvrant des galeries de part et d’autres de la rue. Des varangues avec colonnades surmontée de toits à double pente complètent l’ensemble duquel de nombreuses bougainvillées cascadent et, parfois, de grands arbres se dévoilent dans un jardin ou autour d’une petite placette, rendant l’ensemble extrêmement fleuri, ombragé et joyeux. Partout des galeries de peintres et d’artisans d’art alternent avec des petits bistrots aux terrasses bien sympathiques, même si elles sont assez petites, ou encore des magasins de souvenirs pour les touristes. Parfois, l’immense terrasse d’un restaurant surplombe la pente vers Grand Case, dévoilant au loin Anguilla et les sentiers du parc botanique soigneusement entretenu qui couvre les pentes du morne de ce côté. La route, encombrée seulement de piétons, de vélos et de voiturettes électriques monte vers le sommet que nous atteignons pour y découvrir une sorte de grande terrasse avec en son côté sud une imposante construction d’un style plus ancien, imitant un peu une forteresse à la Vauban, dont les murailles baignent dans un petit étang entouré d’un beau parc où s’amusent les enfants. En fait, il apparaît bien vite que le château à l’allure de forteresse ancienne est un vrai château, mais d’eau, habillement camouflé en vestige pseudo historique. Une partie cependant, autour d’une cour intérieure, est consacrée à un musée gratuit qui explique le contexte du village. Ebahis, Arno et moi découvrons que le site est complètement auto-suffisant en énergie et recycle tous ses effluents qui, d’ailleurs, dans leur chute vers la station d’épuration, produisent l’énergie qui sert à faire tourner les pompes de relevage pour alimenter le château d’eau. Véritable vitrine des technologies nouvelles, le village produit depuis des années son électricité par un ingénieux système. Dans le bas du Morne O’Reilly, d’immenses serres permettent à l’air de s’échauffer autant qu’à cultiver (c’est là que sont arrivés les rastas après leur déménagement depuis les Jardins de Bellevue). L’air chaud s’élève par des canalisations percées au centre de la montagne qui lui permettent de gagner le sommet du morne pour s’y dissiper dans une sorte de mini tour de refroidissement élancée au-dessus du château, camouflée en donjon. Des turbines à la base sont entraînées par ce flux d’air qui est, paraît-il, même fonctionnel la nuit à cause de l’échauffement du sol, mais avec un rendement inférieur. Pour compenser cette perte, une partie de l’électricité générée la journée est utilisée pour pomper de l’eau dans l’étang que nous avons vu tout à l’heure au sommet. La nuit, il se vide en partie, produisant à son tour de l’électricité. Chaque maison est couverte de tuiles solaires. Finis les disgracieux panneaux, ici on utilise depuis longtemps ces tuiles qui produisent un peu moins, mais sont bien plus fonctionnelles d’autant qu’elles couvrent la totalité du toit. Seul bémol, les habituels et disgracieux chauffe-eaux solaires sont toujours bien là. Enfin, tous les déchets solides organiques, triés et convoyés par un réseau interne sous vide, sont transformés dans une centrale à Hope Estate par bio méthanisation qui fait ensuite tourner un classique générateur. Rien ne se perd. Génial. Surtout que dans le même temps, les climatiseurs sont bannis. A cette altitude (350 m), il fait déjà en moyenne 3 à 4 degrés plus frais qu’au bord de la plage, avec en prime l’alizé que rien n’arrête et qui ventile agréablement les maisons qui ont été étudiées en fonction de ce principe. Bien sûr, cela nécessite une adaptation. Plus question de laisser des papiers sur une table sans un poids dessus, sinon tout s’envole. Mais c’est bien peu payer. Les éclairages, même urbains, sont évidemment à LED et tout gaspillage est chassé, vérifiant l’évidence que la première des énergies vertes est l’économie.

Dans les rues, nous croisons de nombreux groupes, chinois, japonais, américains, français aussi (quand même) ou européens, chercheurs, architectes, urbanistes, économistes, industriels, tous sont pilotés par des guides locaux, avenants et multilingues, qui dressent le portrait de ce village du 22ème siècle. Tous se pressent dans un joyeux brouhaha. Les habitants, eux, habitués à ce flot continu de visiteurs toute l’année, n’y font même plus attention et vaquent à leurs occupations. Beaucoup sont artistes, d’autres sont des retraités, mais on trouve aussi de nombreux cadres de Saint Martin ou des chefs d’entreprises, des jeunes de partout attirés par ce symbole d’un autre monde possible, mêlés à une population d’apparence plus modeste. Nous avons même croisé le Préfet, aperçu hier à notre arrivée, et qui nous avoue sereinement habiter un logement de fonction ici.

Nous achevons notre visite en découvrant une belle route, un peu pentue, mais bordée de cocotiers élancés, qui plonge vers un hôtel cinq étoiles qui surplombe Grand Case, un peu en contrebas du sommet du morne. On y voit une belle piscine et un original téléphérique qui relie directement l’hôtel à la plage, par dessus la route et les maisons. Plage d’ailleurs largement plus étendue qu’il y a quelques années, sans doute engraissée artificiellement. Un quai s’élance tout droit dans la mer auquel sont accostés une dizaine de mégayachts.

Après un excellent repas dans le meilleur restaurant du village, sous des voûtes qu’on dirait centenaires si l’on ne savait qu’elles ont été créées de toutes pièces voici une dizaine d’années, mais agréablement fraîches, nous avons repris la navette pour regagner la voiture qu’entre-temps j’avais prudemment branchée à la borne de recharge. Mon ami en rigole, car c’est sans doute lui qui fabrique la batterie de l’engin et il est bien payé (très bien même) pour en connaître leur autonomie. Mais sait-on jamais…. De rond point en rond point, sans choisir de redescendre par Hope Estate, nous revenons sur nos pas pour retrouver la route des crêtes qui nous ramène vers Quartier, non sans passer dans un deuxième petit ensemble résidentiel, manifestement de luxe, ouvert cette fois vers l’Atlantique. Ils ont certainement dû payer la route panoramique qui relie les deux côtés de l’île. D’une pierre deux coups et un investissement qui n’aura coûté à la Collectivité que de dire oui à la modification de ce qu’on appelait dans le temps le POS (plan d’occupation des sols). La descente vers Quartier d’Orléans nous fait arriver presque à la frontière hollandaise à Belle Plaine au sein d’un important complexe de bâtiments devant lequel, d’un côté de la rue, trône un premier panneau annonçant fièrement “International University of Saint Martin” tandis que de l’autre, un non moins fier panneau affiche “Cirque de la Lune” du nom sans doute de cette célèbre troupe spécialisée dans les arts du cirque. Un peu plus loin, c’est tout un complexe sportif entouré de bâtiments, qui, pour être fonctionnels, n’en sont pas moins esthétiques, que nous découvrons, informés là aussi par un panneau, “l’International Institute of Saint Martin for Sport and Education”. Sans doute est-ce cet établissement de sport-études dont on m’avait parlé. Les bâtiments, typiquement créoles, sont dispersés dans un grand parc. Une rivière (la seule de Saint Martin en fait) serpente même alimentant un petit étang. Des étudiants de toutes nationalités, jeunes gens et jeunes filles, se croisent ou se détendent à l’ombre des grands arbres. Les deux campus se jouxtent et sont un modèle de propreté. Manifestement, cela a déteint sur la ville en elle-même, car elle est devenue maintenant une bourgade mieux organisée, car tout semble plus neuf. Restent malgré tout les anciens immeubles de la zone sociale, mais j’imagine qu’avec le temps, ils vont finir par les raser et faire un habitat plus humain.

L’après midi commençant à toucher à sa fin, nous en profitons pour faire un dernier petit saut jusqu’à Oyster Pond où nous prenons un verre sur les pontons au resto du Captain Oliver. Ici, rien n’a vraiment changé. Quelques maisons en plus, mais toujours la même tranquillité. Nous apprenons au moment de payer, en euros, chose surprenante puisque avant c’était systématiquement en dollars, que le vieux contentieux territorial est enfin résolu et la marina est maintenant bien en partie française. Les hollandais se sont enfin résolus à ratifier la convention de Montego Bay qui rejoint maintenant la vérité historique du partage des eaux tel que l’avait voulu le Traité de Concordia. Ce qui n’est que la simple logique.

Le soir tombe quand nous reprenons la voiture. Il est temps de rentrer voir si nos femmes ne nous ont pas ruinés en faisant les courses (elles seraient capables d’avoir acheté une boutique…). Pour aller plus vite, nous choisissons cette fois le tunnel qui part de la ravine de Grand Fond à Quartier pour passer sous la montagne et retomber dans les hauts de Spring au rond point du téléphérique, avant que la route plonge vers la ville en rejoignant le quartier de l’ancienne sucrerie, apparemment restaurée. En quelques courtes minutes, le tunnel nous ramène à Marigot où nous retrouvons, dès le débouché, l’imposante tour Soualiga rivalisant de hauteur avec le Fort Louis. Marigot est toute illuminée pour les fêtes et partout la foule joyeuse se presse, aux terrasses ou dans les rues piétonnes. Demain, nous irons faire une autre promenade, notamment voir cette Nouvelle Créole que l’on dit si romantique, en traversant au passage une sorte de nouveau Port Grimaud que, paraît-il, ils ont construit un peu avant les Terres Basses. C’est un véritable petit village lacustre dont les canaux serpentent entre les résidences, les bateaux étant amarrés devant les maisons. Uniquement résidentiel, avec seulement quelques petits commerces de proximité, il paraît que c’est calme et agréable. L’attraction principale étant les gros yachts gagnant majestueusement le lagon par le nouveau chenal creusé. On verra cela demain.

A ce moment, un violent coup de tonnerre ébranle l’air et me réveille brutalement. Mince, cela n’a pas dû tomber très loin. Je jette un oeil dehors pour constater qu’une fois de plus la centrale électrique a sauté. Marigot est dans le noir. Où est passée la féerie dont il y a encore une minute….. je rêvais….. Mais pourquoi diable n’était-ce qu’un rêve?

Yves KINARD

Saint Martin, le 22 décembre 2025

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Par Yves KINARD 22 Juil 2012 15:19
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