La Chine réduit fortement ses quotas sur les exportations des matériaux rares
(Easybourse.com) Les quotas continuent à être un outil important pour le gouvernement chinois afin de limiter les exportations de ses ressources stratégiques. Ainsi l’Empire du milieu a-t-il décidé de fortement réduire ses quotas sur les exportations de ses ressources rares. Une décision qui risque de mettre à mal l’industrie de la haute technologie.
La Chine produit 97% de l’offre globale des métaux rares (parmi lesquels le néodyme, cérium et le lanthane).
Pour répondre à une forte consommation domestique et faire face à un affaiblissement de l’offre mondial, elle a décidé de réduire ses quotas d’exportation de 35% pour le premier semestre 2011.
La Chine avait déjà réduit ses exportations de 72% dans le courant du second semestre 2010.
Les autorités chinoises ont également décidé d’augmenter les taxes à l’exportation pour certains matériaux de 25% l’année prochaine.
Le représentant du commerce américain se dit très inquiet de ces décisions et a fait part de ses préoccupations à la Chine. Les autorités américaines n’écartent pas le recours à une action en justice devant l’Organisation mondiale du commerce le cas échéant.
Une industrie high tech en ordre de marche
Les producteurs américains de hautes technologies comme Apple, ainsi que les sociétés japonaises s’efforcent déjà de sécuriser des offres fiables de métaux rares en dehors de la Chine.
La société Molycorp, une très grande société non chinoise de dépôt de matériaux rares a donné son accord ce mois-ci pour constituer des joint-ventures avec la société Hitachi.
Toyota s’est rapproché de la société Sojitz et d’une compagnie de mines vietnamienne pour assurer des exportations de matériaux rares vers le Japon dès 2012.
Pour Sony, la restriction des exportations de métaux rares par la Chine est une entrave au libre commerce et souhaite œuvrer de manière à réduire sa dépendance à l’offre chinoise. Il faut dire que la compagnie est très grande consommatrice de ces matériaux rares pour la construction de ses TV écran plat Bravia, ses PC Vaio ou encore ses consoles de jeu PlayStation.
«Pour le moment, nous ne ressentons pas d’impact sur les activités de la société mais si les restrictions se poursuivent et s’intensifient cela pourrait mener à une pénurie d’offre ou entrainer des augmentations de couts exorbitants des pièces détachées et autres matériels» ont indiqué les dirigeants de Sony. Ainsi la firme japonaise compte bien surveiller de très près l’évolution de la situation.
La demande en matériaux rares est estimée à 110 000 tonnes par an. La Chine représente 75% de cette demande. Le reste est réparti entre le Japon, les Etats-Unis, l’Europe.
De fortes envolées des prix sont à prévoir. Pour exemple, le prix de l’oxyde de néodyme utilisé dans les BlackBerrys est passé de 19,12 dollars en 2009 à 88,5 dollars aujourd’hui.
Source EasyBourse.com