A la Martinique, Sarkozy promeut le tourisme, et son image pour 2012
De Philippe ALFROY (AFP)
SCHOELCHER — Nicolas Sarkozy a fait samedi la promotion du développement de la Martinique par le tourisme en s'efforçant, avant de rallier la Guadeloupe voisine pour présenter ses voeux aux Français d'outre-mer, d'y soigner son image dans la perspective de 2012.
Deux ans après la grave crise sociale qui a paralysé l'activité des deux territoires antillais, le chef de l'Etat est venu apporter la pierre de son gouvernement pour tenter d'enrayer l'inexorable déclin touristique de l'île, qui a perdu la moitié de sa clientèle entre 1999 et 2009.
"Le tourisme est une évidence pour le développement de la Martinique", a-t-il lancé aux élus locaux et aux professionnels du secteur ravis, "l'Etat va vous aider, va vous accompagner".
Concrètement, il a annoncé avoir convaincu Air France, pourtant réticente, à ouvrir à partir de novembre une desserte hebdomadaire de Fort-de-France et de Pointe-à-Pitre, dans l'archipel guadeloupéen voisin, à partir de son "hub" de l'aéroport de Roissy. Très attendue aux Antilles, cette mesure doit "faciliter" le séjour de la clientèle internationale.
Dans la foulée, il a proposé la signature d'un partenariat entre la Martinique et une grande école hôtelière, d'améliorer la "formation continue" des salariés du tourisme ou la nomination d'un médiateur pour "mettre à plat la situation financière et sociale" de l'hôtellerie.
Mais à la condition que l'effort financier de l'Etat soit accompagné d'un effort local. "Plus vous prendrez en main votre avenir, plus on s'engagera à vos côtés. L'Etat ne peut pas tout seul", a souligné Nicolas Sarkozy, "j'aime trop la Martinique pour qu'elle ne soit pas condamnée à l'assistanat".
C'est avec le même objectif de promotion du développement local qu'il devait visiter plus tard samedi à Saint-François, en Guadeloupe, une exploitation maraîchère "modèle", avant de souhaiter dimanche une bonne année aux 2,5 millions de Français d'outre-mer dimanche à Petit-Bourg.
Au président du Conseil régional martiniquais Serge Letchimy (apparenté PS) qui lui proposait de graver ses engagements dans un "contrat de projet", Nicolas Sarkozy a répondu "oui" sans hésiter.
"Vous me faites confiance, parce qu'il y en a pour quelques années, a dit le chef de l'Etat, ajoutant: "si on fait tous les deux un contrat sur six ans, ça va faire jaser, Serge…", en guise de clin d'oeil au rendez-vous de la présidentielle de 2012.
Tout en faisant la promotion du développement de l'île et de ses bonnes relations avec les élus, Nicolas Sarkozy, suivi pas à pas par le patron de l'UMP Jean-François Copé, a aussi profité de son séjour pour soigner sa popularité dans cette place forte de gauche.
Premier geste à son arrivée à Fort-de-France, il a annoncé qu'un hommage national serait rendu en avril au poète martiniquais et chantre de la négritude Aimé Césaire. "Un symbole extrêmement fort", s'est réjoui M. Letchimy.
Peu après son arrivée, Nicolas Sarkozy s'est rendu, accompagné de son épouse Carla Bruni, au Grand marché de Fort-de-France pour un bain de foule avec embrassades, poignées de main et sourires de la Première dame dont c'était le premier déplacement officiel aux Antilles.
Une scène qui a amusé les socialistes locaux, quelques mois avant les cantonales et les sénatoriales. "Il n'y a pas de visite présidentielle qui n'a pas un sens politique, ça fait partie du jeu", a relevé le président PS du Conseil général, Claude Lise. "La Martinique restera très difficile à conquérir pour la droite", s'est empressé d'ajouter M. Letchimy, "nous ne sommes pas disposés à lui laisser le moindre espace politique".
Credit Photo : France-Antilles
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