21 Juillet, Saint-Victor : la traditionnelle fête de Grand-Case a débuté hier, un rendez-vous historique pour célébrer la naissance de Victor Schœlcher.
On ne peut décemment se contenter de ces quelques mots lorsqu’il s’agit d’évoquer ce député français, grand artisan de l’abolition de l’esclavage dans les Antilles Françaises.
Petite leçon opportuniste d’histoire autour de cet homme qui a marqué son époque et dont l’action a traversé le temps tant la cause cristallise encore et à juste titre bien des émotions : “C’est en fait à Cuba alors qu’il n’a que 25 ans et où il se trouve pour les besoins de l’entreprise familiale que Victor Schoelcher découvre l’esclavage et que l’abolition deviendra la cause et la raison de son investissement dans la vie politique française.
De retour en France, il devient journaliste et critique d’art, adhère à des cercles réservés aux initiés et rédige pour celles-ci en 1934 La Pétition pour l’Abolition Complète et Immédiate de l’Esclavage qui sera adressée à la Chambre des Pairs et à la Chambre des Députés. Mais ne nous y leurrons pas, cet abolitionnisme immédiat et sans conditions n’a pas toujours été la position de Victor Schoelcher. En effet, sa cause abolitionniste connait à ses débuts une période où il prône une liberté progressive sans l’affranchir de la peine du fouet par exemple.
Toujours est-il que le grand homme sera élu député de la Martinique puis de la Guadeloupe en 1948. Lamartine sollicitera Schoelcher pour présider la Commission de l’Abolition de l’Esclavage et c’est de là que né le décret du 27 avril 1948 abolissant définitivement l’esclavage en France.
Les turpitudes de la gouvernance française – et oui, elle aussi – l’éloignent des cercles du pouvoir pendant un certain temps, on devine bien qu’il n’est pas évident d’être républicain lorsqu’en France s’installe le second empire.
Il sera réélu député de la Martinique en 1871 après l’abdication de Napoléon III grâce à ses réseaux puis sénateur dit inamovible en 1875 de la 3ème République Française.
S’il a été le grand artisan du décret abolissant l’esclavage, Victor Schoelcher n’en reste pas moins un homme qui a défendu le colonialisme durant toute sa carrière.
Il décèdera le 25 décembre 1893 à Houilles dans les Yvelines, sera inhumé au cimetière du Père Lachaise avant de rejoindre d’autres illustres grands hommes au Panthéon où ses cendres ont été transférées en 1949.”
Plus pratiquement et de façon plus contemporaine, si la fête de Grand Case a pu par le passé s’étaler sur quelques jours, généralement du vendredi au lundi, elle est cette année résumée au samedi soir pour le volet podium et décibels et au dimanche pour les activités traditionnelles. Selon le rapport du Conseil de Quartier de Grand Case “Le président du centre Culturel de Grand Case Mr. Benjamin ne veut plus organiser cette fête, les budgets n’auraient pas été alloués pour le Vendredi et Samedi. La COM prend en charge l’organisation du Dimanche 21. Monsieur Jean-David (ndlr Richardson) nous a assuré qu’une somme de 30 000€ avait bien été débloquée pour la fête de Grand Case.”
Ainsi aujourd’hui, le cyclisme a été mis à l’honneur avec une course matinale, Grand Case est en effet un haut lieu du cyclisme local grâce à la bonne santé du VCG (Vélo Club de Grand Case) qui brille régulièrement au delà de nos frontières.
Puis le boulevard Bertin Maurice a vu défiler “les troupes” sous les yeux des officiels, et enfin le terrain sportif de Grand Case s’est prêté aux allocutions de ces derniers.
L’après midi verra la Baie de Grand Case porter les couleurs des traditionnels bateaux pays dont le charme et la pureté des lignes méritent le détour et l’attention des photographes amateurs ou professionnels. Ces bateaux participent largement de l’attrait touristique de la capitale de la gastronomie et de l’avis de résidents, mériteraient d’être mis en valeur plus souvent. En la matière, la Martinique et d’autres territoires sont parvenus à mettre en valeur cette part de patrimoine que les touristes viennent aussi chercher et qui porte encore, mais pour combien de temps, des savoir-faire rares.
Enfin, des activités et animations musicales sont planifiées pour le plaisir des enfants, des résidents et des touristes de passage…
On devine que l’évènement habituellement plus large a du quelque part souffrir, au delà du manque de finance, de l’ombre du Fish Day et un témoignage d’un résident recueilli vis à vis de l’animation musicale de samedi soir nous confirmait que les décibels et le soir tombant l’avaient invité à la prudence et qu’il n’avait osé participer à cette soirée publique.