Ci-dessous le texte de l’allocution prononcée par le Député de Saint Barthélemy et Saint-Martin, Daniel Gibbes, à l’occasion de la fête de Victor Schoelcher qui s’est déroulée à Grand Case ce 21 Juillet.
Cher(e)s ami(e)s,
Une émotion particulière plane toujours sur Grand-Case le 21 juillet.
Cette émotion, partagée par tous les Saint-Martinois, je suis heureux de la vivre avec vous cette année encore.
Emotion, parce que ce 21 juillet est l’occasion, chaque année, de redonner du sens aux notions de solidarité, d’union, de vivre-ensemble, notions d’autant plus primordiales quand la crise économique voudrait faire, parfois, vaciller notre cohésion sociale.
Moment de liesse populaire, jour de mise à l’honneur de l’un de nos villages le plus pittoresque, le 21 juillet est également, pour tous les Saint-Martinois, l’occasion de célébrer l’œuvre et de raviver la mémoire du rédacteur du Décret d’abolition de l’esclavage du 27 avril 1848.
Il n’y a selon moi pas de définition plus juste de l’œuvre de Victor Schœlcher, que celle avancée par Aimé Césaire dans son hommage du 21 juillet 1945 : L’œuvre de Schœlcher disait alors le chantre de la négritude, “ce sont des milliers d’hommes noirs se précipitant aux écoles, se précipitant aux urnes, se précipitant aux champs de bataille, ce sont des milliers d’hommes noirs accourant partout où la bataille est de l’homme ou de la pensée et montrant, afin que nul n’en ignore, que ni l’intelligence ni le courage ni l’honneur ne sont le monopole d’une race élue”…
En ravivant l’esprit de Schœlcher, c’est l’impératif de liberté pleine, d’égalité entière, qui doit raisonner.
C’est la conscience que nous devons, chaque jour, lutter, chacun à notre niveau, pour rompre des chaines, fussent-elles symboliques…
Car ce n’est pas que le passé que nous célébrons ce jour : la pensée et l’œuvre d’un Victor Schœlcher, d’un François-Auguste Perrinon, d’un Toussaint Louverture, d’un Cyrille Bissette… sont d’une modernité qui doit infuser notre présent pour nourrir nos lendemains, lorsqu’il s’en trouve encore pour justifier que certains sont à leur place au ban de la société.
Pour paraphraser Césaire, il ne doit y avoir de “place vide aux assises de l’humanité” et le combat de Schœlcher est un combat vivant, puissamment intemporel car “Aucune des qualités que requiert la gravité du moment ne manque à Victor Schœlcher. Contre la timidité dans les projets, il y a un antidote : l’esprit de Victor Schœlcher. Contre la propension à la tyrannie, il y a un antidote : l’esprit de Victor Schœlcher. Contre le préjugé et l’injustice, il y a un antidote : l’esprit de Victor Schœlcher”.
Je vous remercie.
Seul le prononcé fait foi.