Le 02 août dernier, le gouvernement haïtien a défloré partiellement le fruit d’un étude très attendue qui consiste notamment à cerner de façon très précise le risque sismique qui pèse sur Port-au-Prince.
Cette étude a nécessité 18 mois d’un travail conjoint entre le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (France), le Bureau des Mines et de l’Energie en Haïti (BME) et le Centre National de l’Information Géo-Spatiale (CNIGS). Les résultats partiels sont sans appel, le risque est là et s’accentue au fur et à mesure de la découverte de nouvelles failles et de l’énergie qu’elles emmagasinent.
Les risques sismiques s’avèrent très importants d’autant que de nouvelles failles semblent avoir été découvertes. Les tensions qui s’accumulent entre les masses terrestres au niveau de ces failles apparaissent s’accroître et cela permet au géologue haïtien Claude Prépetit d’affirmer : “Selon les résultats de ces études les risques d’inondation, de glissement de terrain et de tremblement de terre restent très élevés dans la capitale”.
Une grande faille est particulièrement sous surveillance car elle traverse toute la vallée de Bourdon, Canapé Vert, Morne Hercule et Pétionville en passant par Jalousie.
La faille de la presqu’ile du Sud traverse Haïti sur près de 250 km de long. La faille septentrionale dans le Nord passe entre l’ile de la Tortue et le Mole Saint-Nicolas pour se poursuivre dans la vallée du Cibao en République Dominicaine.
“Ces failles continuent aussi d’accumuler de l’énergie, et le danger y est toujours présent”, précise l’ingénieur Claude Prépetit.
Ce projet de micro-zonage doit permettre à terme d’adapter les techniques de construction mais aussi de doter haïti des technologies parasismiques adéquates pour toutes les infrastructures : routes, adduction d’eau, réseau électrique, production énergétique…
Dans l’attente, le risque est là et il va bien falloir le gérer tout en reconstruisant le cœur du pays pourtant soumis à un aléas croissant.