Un très récent rapport de Mark P. Mills, Directeur Général du très sérieux Digital Power Group intitulé “The Cloud Begins With Coal” (“Le Cloud Commence avec le Charbon”) met à mal énergétiquement ce secteur des Technologies de l’Information et des Communications qui connaît pourtant une incroyable expansion.
La consommation en énergie de ce secteur d’activité serait annuellement de l’ordre de 1 500 TWh soit l’équivalent de la production électrique de l’Allemagne et du Japon réunis ou autant d’électricité que ce que la planète à consommé en 1985 pour s’éclairer.
Ramené à des chiffres plus domestiques, si le besoin en énergie de votre iPhone pour en assurer le rechargement n’est pas très importante, c’est celui qui est induit par son utilisation qui est lui très énergivore : l’accès sans fil aux réseaux, le transfert de données etc… Ainsi, à terme, votre iPhone aura annuellement consommé directement ou de façon induite plus de deux fois ce qu’aura demandé votre réfrigérateur.
La demande en énergie des TIC avait déjà explosée dans les années 2000 avec l’avènement du Net pour connaître un plafond en 2005. Mais depuis l’émergence des outils connectés mobiles, du cloud computing, la tendance est à nouveau à la hausse rapide.
Deux facteurs se partagent cette incroyable évolution et cette énorme demande en énergie : le nombre de personnes connectées et les progrès réalisés en terme technologiques par les fabricants de matériels. Or, on devine très facilement que la courbe de la population sollicitant internet et le cloud connaît une évolution beaucoup plus rapide que celle des innovations techniques en terme de maîtrise des consommations.
S’il est difficile d’estimer la quantité d’électricité requise pour alimenter tout ce qui permet de produire, de stocker, de transporter, de créer et de transférer les zettabytes de données, on sait par contre que le trafic horaire d’Internet sera bientôt supérieur au trafic annuel de l’année 2000. Et aujourd’hui, il ne s’agit plus seulement de développer les TIC pour accueillir les nouveaux usagers, mais surtout pour permettre aux TIC de continuer à évoluer et ce sera toujours vers le “plus”.
Le précieux rapport est disponible au téléchargement, en anglais, ICI.
De façon caricaturale, et sans perdre de vue que l’objectif affirmé dès l’introduction de cette étude est de prouver que rien ne peut être fait sans une poursuite voire un développement de l’exploitation du charbon. Les TIC n’ont donc rien de green et c’est bien là une aberration de notre temps : nous sommes de plus en plus conscient des limites de notre planète, de ses ressources, de sa fragilité mais sommes incapable de faire cohabiter ces constats avec le développement économique, nos performances technologiques et nos habitudes de consommation… Pendant ce temps, en Amazonie, une tribu Guarani est prête à se suicider en pleine forêt privés de leur espace vital séculaire.