Hier, la Présidente Aline Hanson, encadrée par les Vices Présidents Guillaume Arnell et Wendel Cocks, les Vices Présidentes Ramona Connor et Rosette Gumbs-Lake et la Présidente de l’Office de Tourisme Jeanne Vanterpool, conviait la presse à un debreiffing en règle et exhaustif quant aux conditions dans lesquelles a été effectuée la rentrée scolaire. Chaque élu a pu exposé l’action de menée par la Collectivité pour que les 9981 élèves de Saint-Martin puisse trouver ou retrouver les “bancs” des différents établissements.
Rien que ce premier chiffre donne à réfléchir et doit éclairé le lecteur sur les réalités saint-martinoise : le dernier recensement de l’INSEE en 2010 annonce une un nombre d’habitants de 37 630 pour la Collectivité de Saint-Martin, 9981 d’entre eux sont aujourd’hui à l’école ce qui représente 26,5%. Si l’on se prête au même exercice à l’échelle du territoire national, le taux tombe à 19,4%. Les problématiques liées à la scolarité pèsent donc globalement sensiblement plus lourd sur la Collectivité de Saint-Martin que sur d’autres territoires.
Il serait de plus intéressant de pouvoir disposer d’éléments chiffrés concernant notre voisine de façon à connaître le ratio que Sint Maarten pourrait afficher en la matière.
Aline Hanson : “La rentrée s’est globalement très bien passée dans l’ensemble”
La Présidente a débuté par un retour sur les actions menées durant l’été à destination des jeunes et en a profité pour remercier les 57 entreprises qui ont permis à 218 jeunes d’approcher le monde du travail dans le cadre de l’opération “Lend a Hand”. 55 d’entre eux ont d’ailleurs intégré l’entreprise dans laquelle ils ont découvert le monde du travail.
Selon la présidente, les visites sur le terrain ont été très constructives et ont permis de prendre la mesure des travaux qui ont été réalisés même “s’il reste certes des ajustements à faire”. Les établissements ont donc pu accueillir les élèves dans de bonnes conditions.
[sws_blockquote align=”” alignment=”alignright” cite=”Aline Hanson, Présidente de la Collectivité de Saint-Martin” quotestyles=”style01″] “La Collectivité de Saint-Martin met en place les moyens, tous personnels confondus (…) il s’agit de 408 personnes, 408 agents rémunérés par la collectivité pour un montant de 755 900€ mensuel pour l’éducation à Saint-Martin. C’est dire toute l’importance que nous voulons mettre au niveau de l’éducation de nos jeunes.” [/sws_blockquote] Quelques nouveautés pour cette rentrée 2013 avec notamment l’ouverture expérimentale d’une toute petite section de maternelle au niveau de l’école de Quartier d’Orléans I, une première sur le territoire. (En France, la toute petite section est parfois la première année de scolarisation des enfants, lorsqu’ils atteignent 2 ans. Elle est abrégée TPS ou PS1, petite section première année, plus particulièrement dans les régions où la scolarisation des enfants de deux ans est quasiment systématique). Le choix de Quartier d’Orléans est posé sur le fait que la langue maternelle y est essentiellement l’anglais. En entrant dans le système scolaire français plus tôt, il semble évident que l’apprentissage précoce de la langue nationale évitera certains échecs scolaires. La classe est forte de 20 élèves et 50 autres sont d’ores et déjà en liste d’attente. Ce succès amène la Collectivité à envisager pour la rentrée 2014 l’ouverture d’autres TPS en accord avec le rectorat bien évidemment.
La Présidente a mis le doigt ensuite sur un point douloureux mais malheureusement caractéristique de la société saint-martinoise par le biais d’une petite phrase lourde de sens : “Nous savons qu’à Saint-Martin il y a des enfants qui font des enfants.”. Le problème de la maternité précoce est trop important sur le territoire. Les jeunes mères n’ont pas été formées à la parentalité et la Collectivité va essayer de pallier cette carence en mettant en place des formations ciblées.
Aline Hanson invitait aussi les parents à prendre conscience que l’école est obligatoire dès le premier jour de la rentrée. Trop d’élèves étaient absents pour la rentrée du 02 septembre malgré le rappel écrit fait aux parents. Cela a des conséquences potentiellement lourdes puisque sur la base des effectifs réels comptabilisés le jour de la rentrée, le rectorat peut être amené à supprimer des postes et la collectivité à ouvrir de nouvelles classes ou à en fermer.
Fourniture scolaire : la Présidente s’insurgeait sur le fait que certains parents n’avaient pas acheté les fournitures scolaires nécessaires à leur enfant pour effectuer la rentrée dans de bonnes conditions alors que l’Allocation Rentrée Scolaire leur a été versée (ndlr : s’ils y sont éligibles !), “Il est nécessaire que l’on utilise l’argent donné par l’état pour la rentrée scolaire aux fins auxquels il est destiné.”
Une autre expérimentation a lieu et cela pour la première fois sur le territoire de Saint-Martin : la parité horaire. Au niveau de certaines classe de CP, l’enseignement sera délivré à part égale en français et en anglais, ce qui constitue une très belle avancée puisque c’est une réalité qui est vécue au quotidien en dehors du système éducatif. Les quartiers de Sandy Ground et de Quartier d’Orléans sont ceux qui ont été ciblés pour la mise en place de ce dispositif de parité horaire dans 5 classes. En fonction des évaluations qui seront réalisées tout au long de l’année, le concept pourrait être étendu dès la rentrée 2014.
La Présidente se félicitait du changement de rythme scolaire imposé par le ministère et qui réinstaure l’école le mercredi matin. En effet, trop de parents ne peuvent assumer leurs enfants le mercredi et une trop grande part de ces enfants vagabonde faute d’activité. Le déploiement progressif des activités périscolaires (voir article du 16/08/13, “la CTOS adapte son offre aux nouveaux rythmes scolaires”AMP) permettra aussi d’occuper mieux cette jeunesse et offrira une entrée différente, plus ludique, vers l’usage de la langue française pour les enfants anglophones.
Au niveau du second degré, la Présidente a rencontré tous les chefs d’établissements et leur assure du plein soutien de la Collectivité. Concrètement, la dotation consentie par la Collectivité vers ces établissements était de 750 000€ en 2008, elle est aujourd’hui de 1,4M€. Globalement, le pôle développement humain capte à lui seul près de 59% du budget de la Collectivité.
Par rapport aux situations de décrochage scolaire, la Collectivité compte mettre en place des actions de formation qui puissent correspondre aux profils des jeunes concernés. L’occasion pour la présidente de distiller les consignes propres à son activité professionnelle : les élèves doivent s’impliquer dès le départ, dès la rentrée, prendre de bonnes résolutions et se donner les moyens de pouvoir réussir leur année scolaire. Enfin, les parents doivent être au fait de ce qui se passe dans l’environnement de leur enfant et se doivent d’être en contact avec le personnel enseignant pour suivre les progrès et accompagner les efforts de leur progéniture.