Saint-Martin : On reprend les mêmes dans le désordre ?
Aujourd’hui, au détour de mon zapping radiophonique dont l’objectif était surtout de rendre ce temps passé entre toutes les rues barrées de Marigot moins long, j’ai eu le plaisir de reconnaître une voix connue sur les ondes de Youth Radio : celle de Arnel Daniel.
Eleveur-boucher de son état et élu UP de la première mandature, Arnel Daniel, surement le plus communicant de tous, a été très actif durant la présidence de Frantz Gumbs notamment sur les questions d’agriculture, de permis de conduire, de l’abattoir, des transports…
Aujourd’hui invité de l’émission populaire The Sandbox Tree lancé durant la campagne électorale de mars 2012, Arnel Daniel, pour ce que j’en ai entendu, semblait préparer son retour sur la scène politique locale.
“Je suis en train de travailler à une liste d’unité, ouverte à tous ceux qui voudront travailler pour Saint-Martin, toutes tendances politiques confondues” a-t-il ainsi indiqué. Les animateurs, bien au fait des réalités locales lui ont fait remarquer l’ampleur de la gageure. Mais Arnel Daniel est un homme convaincu et il a rétorqué que les contacts étaient déjà noués et le rassemblement en bonne voie… Arnel Daniel a même été jusqu’à évoquer une alliance avec Louis Mussington ou Franck Viotty… S’agit-il de l’expression d’un souhait ou d’une réalité… L’histoire ne le dit pas.
En tous cas, cela ne semblait pas aller dans le sens du renouvellement ; renouvellement qui ne peut de toute façon avoir lieu sans l’émergence de nouvelles figures.
Quoiqu’il en soit, n’ayant avancé que de quelques mètres, et même si je suis spontanément conquis par le concept de rassemblement, quelques questions se présentaient à ma réflexion …
Et si la classe politique locale parvenait à se recomposer et à faire montre de cette unité que l’électorat avait appelé de ses voeux ? Cette unification devrait-elle se faire à partir d’idées ou à partir d’intérêts partagés ? Est ce que ce serait l’effet mouvement social en gestation ou simplement le calendrier électoral qui reprendrait le dessus ? Arnel Daniel… Sénateur ?
Certains échecs, même cuisants, peuvent-ils modeler un avenir victorieux ? Si oui, par quelles voies ? Celle de la bonne volonté, ou de l’appartenance au même groupe (celui des ex-èlus et ex-candidats en l’occurrence) est-elle suffisante ?
Il m’a toujours semblé que pour pouvoir reconstruire de manière stable et pérenne sur des ruines, il fallait d’abord évacuer les pierres du chantier pour retrouver la stabilité des fondations. En politique, et dans le cadre d’une gouvernance collégiale, ces fondations ne devraient-elles pas justement résider dans les idées (vous savez, celles déclinées dans un programme… ) ? Est-ce que par défaut ou par sentiment d’insécurité on peut faire sans ? Quel serait alors le liant entre des hommes et des femmes si leur graal n’était pas situé au même endroit ?
Mon court temps d’écoute ne permet une analyse exhaustive et juste de ce qui s’est dit aujourd’hui sur les ondes de Youth Radio, et ce n’est même pas un objectif même si chaque fois je me dis qu’il me faudrait le temps d’écouter plus souvent. Ce qui est certain est que la Politique a décidément bien du mal à ne pas se confondre avec les seules échéances électorales et qu’y prendre goût a tendance à vous laisser accroc …
L’autre évidence est que, dans toutes les strates et pour tous les objectifs, le rassemblement reste la clé et peut même dépasser les convictions … A méditer dans notre contexte actuel où une poignée exhorte à l’action citoyenne collégiale, au réveil d’un peuple mou, mais n’est-ce pas le qualificatif choisi par les Guignols…