Il faut dire qu’au delà de ce rapatriement lui-même, ce sont les manifestations spontanées organisées au travers des réseaux sociaux par les collégiens et lycéens de France qui fleurissent ce jour en métropole et qui imposent au Ministre un retour précipité. A moins que ce ne soit les agressions directes des sieurs Claude Bartolone, Vincent Peillon, Harlem Désir et consort qui lui impose d’aller courageusement défendre sa position de Ministre face à ses pairs et à un Président Hollande dont on devine qu’il peut d’ores et déjà être penché sur la question du prix politique de ce “rempart” au FN.
Au regard des annonces faites en Martinique et en Guadeloupe, certains n’hésiteront pas à dire que “de toute façon, c’était une perte de temps”, formule déjà largement entendue toute la semaine. Les mauvaises langues diront naturellement qu’une jeune kosovar expulsée a finalement plus de poids dans l’agenda du Ministre de l’Intérieur que 40 000 ultramarins méconnus et assez silencieux. Pourtant, en terme de reconduite à la frontière, Saint-Martin dispose aussi de sa spécificité.
Si les membres du parti socialiste local peuvent être déçus de l’annulation de leur entretien privé avec le Ministre Socialiste (notez qu’il est des Ministres PS le préféré de l’UMP), à Quartier d’Orléans en tous cas, on se satisfera du relooking de circonstance.
La société civile “sélectionnée” n’aura pas non plus le plaisir d’un déjeuner républicain au Ma Ti Beach et l’espoir d’éclairer le Ministre sur les réelles conditions de vie et sur la profondeur de nos abîmes s’envole donc vers Paris ce jour.
Pourtant… nous ne pouvons réprimer l’envie de mettre en lumière ce que la mobilisation populaire et transversale a encore comme capacité d’influence sur les strates les plus hautes de l’état : une jeune Kosovar expulsée maladroitement et c’est un pays qui se lève et un ministre qui rentre au bercail… la force du nombre, le poids des médias…