Ce texte annoncé en marge du Salon du tatouage qui s’est déroulé à Paris en Mars dernier affine la liste des substances interdites dans la composition des encres utilisées, rendant par là-même illégaux près de 90% des pigments colorés.
Le SNAT est déjà parvenu à obtenir un délai d’application courant jusqu’au 1er Janvier 2014. Il s’agit de réunir tous les éléments qui permettront de contrecarrer les conclusions de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé qui a posé les substances contenues dans la plupart des encres de couleur comme dangereuses. Le Syndicat des tatoueurs mène donc actuellement une vive campagne à la fois de médiatisation et de recherche dont les conclusions seront présentées à l’Assemblée Nationale le 27 Novembre prochain.
Le SNAT espère alors que la mise en oeuvre de l’arrêté sera suspendue eu égard aux conséquences potentielles qu’il met en exergue. En effet son application en substance risque de conduire à l’exil les tatoueurs et leurs clients vers d’autres territoires européens puisque la législation européenne n’interdit pas ces encres. Plus pernicieuse, la réémergence de la clandestinité et des risques afférents à la pratique de cette discipline hors cadre sanitaire et réglementaire pourrait être une autre conséquence. En ce sens, en complément des démarches que le SNAT effectue auprès des autorités compétentes, une pétition populaire a été mise en ligne et a pour l’instant recueilli plus de 58 000 signatures.
Au-delà des questions “artistiques” et économiques soulevées pas l’arrêté du 6 Mars 2013, il est en fait évident que c’est plutôt un véritable rapport de force qui se joue ici entre tatoueurs et dermatologues puisque la décision de l’Agence de Sécurité et du Médicament à l’égard des tatouages découle en premier lieu d’une mise en garde du Syndicat National des Dermatologues dont vous pourrez trouver le communiqué en pièce jointe. Ce dernier s’achevant par ces mots “Attention, les tatoueurs peuvent être équipés de lasers pour détatouer. Il ne sont pas habilités à les utiliser ; seuls les médecins peuvent le faire“, il reste peu de doutes quant à la nature du nerf de la guerre déclarée aux tattoos de couleur …
Pièces jointes : Arrêté du 6 mars 2013