Tourisme. Ces carcasses qui envahissent notre cadre de vie …
C’est un élément de notre quotidien que l’on ne perçoit quasiment plus tant elles deviennent part de notre paysage. Mais, n’en doutons pas, ces carcasses de bagnoles marquent à coup sûr l’œil du touriste qui aura choisi notre destination.
Récemment, le représentant d’un conseil de quartier nous livrait un petit témoignage d’un de ses voyages à New York : dans la file d’enregistrement à l’aéroport pour un retour à Saint-Martin, un new yorkais l’interpellait, lui demandant s’il était saint-martinois. Après une réponse par l’affirmative, ce new yorkais s’empressait de témoigner des superbes moments qu’il avait passés à Saint-Martin, le Booboo Jam, les plages, les restos… A ces mots, c’est un large sourire qui s’affichait sur la bouche de notre représentant, fier de son pays et de ce qu’il offre. Le deuxième témoignage de notre touriste new yorkais fût d’un autre accabit puisqu’en marge des bons moments passés chez nous c’est bien la saleté et l’absence d’intérêt pour l’environnement et le cadre de vie qui a marqué ce dernier. Cette fois, le sourire a disparu du visage du représentant du conseil de quartier et c’est bien meurtri par ce témoignage à effet boomerang qu’il prendra l’avion.
Alors, concernant les carcasses qui fleurissent un peu partout, l’opinion publique, comme à l’accoutumée, se tournera vers la gouvernance avec le discours habituel : “Ils ne font rien”, “Qu’attendent-ils ?”, “Comment veulent-ils développer le tourisme ?” Et pourtant…
Et pourtant ces carcasses ne sont pas l’œuvre de la collectivité mais bien des citoyens, de voisins, de proches etc… Ce tourisme dont on déplore qu’il ne soit pas plus florissant est en fait rongé par un mal qui est le notre : l’incivisme. Il en va de même pour les ordures ménagères, les déchets verts, les encombrants, les rejets sauvages, le remblaiement des ponds, les arrêts intempestifs au milieu de la chaussée, les crachats, les constructions sans permis et l’on restreindra la liste pour ne pas fatiguer le lecteur même si l’incivisme fiscal est sans doute une gangrène plus pernicieuse mais tout aussi meurtrière pour le territoire.
C’est cet incivisme qui régulièrement met à mal les efforts faits par ceux qui œuvrent pour que Saint-Martin soit une destination unique, qu’ils soient issus du secteur public ou privé.
Pour le déplaisir des yeux et pour que la verbalisation des contrevenants se fasse systématique conformément à la règle “pollueur = payeur”, voici un petit florilège de carcasses capturées par l’objectif de Christian Tesson et qu’il a intitulé lui-même :
“Ma Révolte !! Proche de moi !! Proche de vous !!”