Toutes les réformes scolaires successives, censées améliorer la situation et appliquées mécaniquement, se sont avérées inadaptées à notre réalité et n’y ont rien changé.
La plus récente d’entre elle est celle qui concerne la mise en place des nouveaux rythmes scolaire à l’école primaire. Elle a été pensée et mise en oeuvre dans la précipitation, et loin de réparer les dégâts occasionnés par le précédent gouvernement sur ce sujet qui avait imposée la semaine de quatre jours, elle crée de nouvelles inégalités et accroit les difficultés pour les élèves du primaire, leurs parents et les enseignants. Le Ministère a gâché une réelle opportunité d’améliorer les conditions d’apprentissage des élèves en ne commençant pas par alléger les programmes pour recentrer les efforts des enseignants sur les fondamentaux.
Toutes ces difficultés et retards scolaires engrangés au primaire par nombre d’élèves ne font que s’accroître au collège alors que les moyens matériels et pédagogiques mis en place pour y remédier ne permettent pas une prise en charge adaptée. C’est ainsi que, malgré tout, la plus part d’entre eux sont victimes d’une orientation forcée vers l’enseignement général et technologique même si cela peut mettre en péril la suite de leur scolarité. Il n’est alors nullement surprenant de constater à quel point se concentre au lycée professionnel des élèves de plus en plus en grandes difficultés. Cette orientation par défaut et ces difficultés cumulées expliquent aussi en grande partie le nombre important d’échec et d’abandon en cours de formation. A tout cela, il convient de rajouter la complexité de la réforme des lycées qui a plus contribué à déstabiliser élèves et parents et à faciliter l’obtention du BAC qu’à former des bacheliers capables de faire face aux exigences de la formation post BAC et/ou à l’insertion professionnelle.
Ces réformes ont également conduit à la dégradation des conditions de travail des enseignants car leurs tâches et obligations administratives n’ont pas cessées de s’amplifier. Le temps consacré par les enseignants au travail pédagogique (préparation, recherches, évaluation, corrections…) ainsi amputé, met en péril leur mission fondamentale. Mais toutes ces réformes n’expliquent pas tout, car il est à déplorer la gestion désastreuse des personnels dans cette académie. Le traitement des contractuels et vacataires par exemple ne permet ni de lutter contre la précarité, ni de répondre efficacement aux besoins en matière de remplacements. Les personnels administratifs (titulaires et contractuels) quelque soit leur lieu de travail sont victimes d’une politique dite de mutualisation qui met en danger leur emploi, l’évolution de leur carrière et leur mission au service de l’éducation.
La réforme Peillon de « Refondation de l’école », sous couvert de « refonder » notre système scolaire vise la destruction de nos statuts et conduit à une territorialisation de l’école contraire aux principes de l’égalité. Ainsi la réforme des rythmes scolaires et les projets de refonte des statuts font glisser les missions d’enseignement de l’Éducation nationale vers les collectivités locales, elle crée de graves inégalités de traitement sur le territoire, conduisant à une remise en cause de la liberté pédagogique, à la définition locale de nos obligations de services et d’une partie des rémunérations.
Les fermetures intempestive de classes un à deux mois après la rentrée scolaire au primaire, les remplacements tardifs d’enseignants au secondaire, pour certains après un à deux mois d’absence, ajoutent à cette dégradation.
De plus ce système éducatif est dirigé par une gouvernance autiste aux enjeux et défis de l’école en Guadeloupe, frileuse à toute innovation qui ne vient pas de sa hiérarchie, incapable de s’opposer au diktat émanant de fonctionnaires du ministère, même pris en violation des règles mises en place par l’Académie.
L’enseignement supérieur est aussi en situation d’échec (75% d’échec en première année de licence et près de 40% d’abandon) et témoigne de l’absence de structure d’accueil pour les jeunes titulaire d’un BAC pro désirant poursuivre leur formation (plus de 12% des étudiants de première année sont des détenteurs de BAC pro et connaissent un taux d’échec de près de 99%). La recherche universitaire n’a pratiquement aucun impact sur le développement économique social et culturel de la Guadeloupe. L’excellence symbolisée par les quelques structures de classe préparatoire aux grandes écoles et les quelques réussites à l’université et aux BTS aussi importante soient-elles ne concernent qu’une petite minorité et ne peut masquer cette situation d’échec.
L’échec n’est pas une fatalité !
Tous ensemble, de la maternelle à l’université, personnels d’enseignement, d’éducation, d’orientation, de santé et administratifs, participons à la grève du 5 décembre 2013 pour :
PARTICIPONS MASSIVEMENT À LA GRÈVE
LE JEUDI 05 DÉCEMBRE 2013 RASSEMBLEMENT À 8H00
Au kiosque (marché) à Marigot
SEP-CGTG / SNETAA-FO / SPEG / UNSA-Éducation