Justice. Claude Guéant placé en garde à vue… notamment
L’ancien ministre de l’Intérieur Claude Guéant a été placé en garde à vue ce mardi 17 décembre dans le cadre d’une enquête pour détournement de fonds publics.
C’est suite à la publication d’un rapport des inspections générales de l’administration (IGA) et de la police nationale (IGPN) en juin dernier que cette enquête préliminaire pour détournement de fonds publics, complicité et recel avait été ouverte. Selon ce rapport, des fonds puisés dans les « frais d’enquête et de surveillance », donc supposés destinés aux policiers, avaient été remis à Claude Guéant entre 2002 et 2004, alors qu’il était directeur de cabinet du ministre de l’intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy.
Il faut savoir que les frais de police figurent sur une ligne budgétaire du ministère de l’intérieur chiffrée à près de dix millions d’euros en 2013. Cet argent liquide est géré par la direction générale de la police nationale et est réparti entre les différents services de police à titre de récompense.
Il s’agit pour les enquêteurs de déterminer dans quelles conditions et à quelles fins ces primes d’environ 10 000 euros mensuels non déclarés ont ensuite été utilisées par Claude Guéant.
Convoqué ce jour avec Claude Guéant dans les locaux de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales à Nanterre, en région parisienne, se trouvait également le préfet Michel Gaudin, ancien directeur général de la police nationale (DGPN), et donc en charge des fonds d’enquête. Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, Michel Gaudin avait été nommé Préfet de police.
Leur garde à vue pourrait durer 24 heures et être prolongée jusqu’à 48 heures si nécessaire. Pour autant, aucun juge d’instruction n’ayant pour l’instant été saisi de l’affaire, les deux hommes ne risquent pas de mise en examen immédiate.