Gendarmerie. Saint-Martin se souviendra du Major André Tricoire… ou pas
A Saint-Martin, nous avons l’habitude de “voir passer” les gouvernances mais encore plus les fonctionnaires de l’état et les gendarmes. Il semblerait que seule l’administration locale survive à nos élus, nos fonctionnaires de l’état et nos militaires. A tel point que d’aucuns, blasés, n’accordent même aux plus haut gradés qu’une attention toute relative.
En dépit de cette éphèmère présence, certains de ces fonctionnaires auront marqué les esprits ou l’histoire du territoire, en tous cas dans les faits même si les noms peuvent être oubliés dans ce turn over incessant.
Malgré cette “normalité” posée par les règles intrinsèques à la fonction publique ou aux carrières militaires, les départs sont parfois prématurés ou en désaccord avec le souhait de l’intéressé, plus souvent signe alors de sanction même si elle ne dit pas son nom, que de gratification.
Dans ce cadre, au regard de la dernière personnalité en date à être sur le départ, nous sommes en droit de nous poser la question, puisque ce départ intervient directement après l’affaire dite des AOT de la Baie Orientale au cours de laquelle le zèle et les manquements des officiers en charge de l’enquête ont été mis en exergue par la Défense et ont donné lieu au résultat que l’on sait. C’est aussi dans le cadre si croustillant de l’affaire Duret et dans l’enceinte du tribunal que Maître Le Borgne avait eu l’occasion de s’adresser au Vice Procureur Noaille en insistant sur le fait que selon lui, le dossier monté par ses officiers de police judiciaire était vide hormis de coupures de presse du quotidien Le Pélican, brocardant la presse locale et lui prêtant une volonté de rendre justice en lieu et place des outils consacrés à ces fins par la République.
C’est ce soir, au travers d’un officeux pot de départ que le major André Tricoire s’éloigne officiellement du défi saint-martinois qu’il s’était lancé, renonçant en même temps à la lutte acharnée qu’il avait engagée contre un système local trop fortement ancré pour vasciller sous ses assauts, même épaulé de quelques proches bien informés et implantés.
Si la rumeur de ce départ gonflait depuis la fin du procès “des AOT” et consécutivement à la gifle reçue par le parquet sur le cas Duret, il prend aujourd’hui une forme tangible au travers du pot de départ en comité restreint du Major Tricoire auquel le seul organe de presse convié est celui-là même qui a été cité au Tribunal comme étant la source préférée des OPJ de pièces… à charge.
D’autres “bricoles” auront émaillé son parcours local et à coup sûr il ne se sera pas fait que des amis que ce soit dans l’affaire Yannick Beaud, dans l’usage en tenue d’un véhicule de société d’un géomètre de la place, dans quelques gardes à vue que certains auront trouvé abusives ou qui auront été particulièrement mal vécues…… tout un panel de personnalités locales qui savent aussi jouer du téléphone pour contacter une hiérarchie parisienne.
Quiqu’il en soit, à cause de l’intimité de la caserne de la savane, nous ne pourrons vous livrer plus sur ce qu’aura été le fond des discours prononcés à cette occasion : encensement protocolaire du territoire ou au contraire déballage amer. Mais on peut aisément imaginer que dans le cadre de l’appel en cours (AOT), et au regard des arguments déjà employés par la défense à cet égard, celle-ci saura apprécier voire interpréter l’exclusivité accordée au volatile quotidien local.
Ceci dit, et même si le parcours ante Saint-Martin du Major Tricoire lui permet de ne pas subir de sanction en terme de carrière proprement dite puisqu’il est affecté à son premier choix, la volonté de mettre un terme à sa quête locale est avérée, la “résistance” s’arrête là. Et il se murmure que ce premier départ avoué pourrait être suivi d’autres : nous entrons dans une nouvelle phase où Saint-Martin fera encore les frais de ces spirales administratives et autres plans de carrière. Comme le dit l’adage, on sait ce que l’on perd, mais on ne sait pas ce que l’on va trouver.