Le 6 décembre 2013, deux cas autochtones de chikungunya ont été confirmés dans l’île de Saint Martin et le début d’épidémie a été déclaré le jour même. En Martinique et en Guadeloupe, la confirmation biologique de quatre cas de chikungunya autochtones révèle l’introduction du virus sur ces territoires. La Guyane et Saint Barthélemy ont été placés dans le niveau de vigilance renforcée le plus élevé. Et à Sint Maarten, le premier cas a été confirmé le 23 Décembre dernier.
Situation épidémiologique actuelle à Saint Martin
Après trois semaines de progression régulière du nombre hebdomadaire de cas suspects, celui-ci est désormais en baisse. Cependant, les données de cette semaine doivent être consolidées la semaine prochaine car tous les médecins généralistes n’ont pu être joints en cette semaine de noël.
Au total, on estime que 167 cas suspects de chikungunya ont été vus en consultation médicale à Saint Martin depuis le début de l’épidémie. 66 cas ont été confirmés et 14 cas probables ont été rapportés par la surveillance depuis le début de l’épidémie.
En terme d’implantation, les trois foyers déjà identifiés à Oyster Pond, à Sandy Ground et à quartier d’Orléans sont confirmés. D’autre part, de nouveaux foyers semblent émerger à Marigot et autour de Marigot d’une part, mais aussi dans le nord de l’île à Grand Case et Cul de sac.
Situation épidémiologique actuelle à Sint Maarten
Le 23 décembre 2013, les autorités sanitaires des Pays-Bas ont rapporté le premier cas humain de chikungunya dans la partie néerlandaise de l’ile de Saint Martin (Sint Maarten). Ce cas a été confirmé par le ministère de la santé publique à Phillipsburg, capitale de Sint Maarten.
Il s’agit d’un patient de 38 ans, originaire du district de Saunders, au centre de la partie néerlandaise de l’île, diagnostiqué par le centre national de référence « arboviroses », CNR-IRBA, de Marseille.
Ce premiers cas fait suite aux premiers cas de chikungunya rapportés le 6 décembre 2013, à Saint Martin, partie française. C’est la première fois que le virus chikungunya est rapporté dans les Caraïbes et aux Amériques. Sint Maarten est le premier territoire non français à être touché.
L’analyse de la situation épidémiologique est rendue complexe par l’épidémie de dengue qui persiste dans les 2 parties de l’ile. Il convient aussi de rappeler que la période pluvieuse actuelle et l’approche d’une augmentation des échanges entre les territoires à l’occasion des fêtes de fin d’année sont des facteurs favorables à l’extension de la circulation du virus.
Les équipes françaises et néerlandaises collaborent sur les différents volets : investigation épidémiologique, gestion clinique des cas et lutte anti vectorielle.
Situation épidémiologique actuelle en Martinique
En Martinique, trois infections par le virus chikungunya ont été confirmées par RT-PCR, l’une par le CNR des arbovirus (Institut de Recherche Biomédicale des Armées) à Marseille et les deux autres par le CNR associé des arbovirus à l’Institut Pasteur de Guyane. Ces personnes n’ont pas voyagé dans une zone à risques les deux semaines précédant l’apparition des signes cliniques.
Ces confirmations révèlent qu’une chaîne de transmission du virus s’est établie en Martinique où le dispositif de surveillance épidémiologique a permis de détecter 27 cas suspects cliniquement évocateurs pour lesquels les résultats des examens biologiques sont attendus.
Situation épidémiologique actuelle en Guadeloupe
En Guadeloupe, un cas a été confirmé biologiquement le 24 décembre 2013.
Le dispositif de surveillance épidémiologique a permis de détecter 21 cas suspects cliniquement évocateurs pour lesquels les résultats des examens biologiques sont attendus.
Situation épidémiologique actuelle à Saint Barthélemy et en Guyane
A Saint Barthélemy, la surveillance renforcée mise en place depuis l’alerte a permis de détecter 11 cas suspects cliniquement évocateurs autour desquels des mesures de prévention ont été mises en place. A l’heure actuelle, aucun de ces cas n’a été confirmé biologiquement.
En Guyane, ce même dispositif de surveillance renforcée a permis d’identifier un cas biologiquement confirmé, importé de Martinique.
Le dispositif de surveillance épidémiologique repose sur l’adhésion de tous les médecins cliniciens, ainsi que de tous les laboratoires de ville ou hospitaliers à signaler immédiatement tout cas suspect ou confirmé à l’Agence Régionale de Santé, afin que soient menées dans les meilleurs délais une investigation épidémiologique et des actions de lutte antivec- torielle autour du cas.
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