Dieudonné. Dans certains cas, le Conseil d’Etat ne prend pas des années pour savoir s’il est compétent ou pas
Suite aux nombreuses interdictions tous azimuts, Dieudonné a annoncé qu’il abandonnait définitivement son one-man show incriminé “au profit d’un autre spectacle à la thématique différente”.
Son nouveau spectacle, intitulé “Asu Zoa”, sera un mélange “de danse et de musique, de mime et même de quelques mouvements de taï-chi, s’inspirant de mythes ancestraux et de croyances primitives”.
L’affaire Dieudonné a déjà fait couler beaucoup d’encre et suscité de nombreuses polémiques qui d’une part cristallisent et alimentent les fléaux même contre lesquels on s’y insurge, et d’autre part détournent l’attention qui devrait être dévolue à des sujets cruciaux et constructifs du moment. Nul besoin donc de revenir ici sur l’historique, sur les valeurs bafouées de part et d’autre, sur les causes, les conséquences et les effets collatéraux.
Localement, un élément en particulier nous interpelle : l’affaire Dieudonné a su faire bouger le Conseil d’Etat, sous l’impulsion de Manuel Valls, Ministre de l’Intérieur, en quelques heures alors que nous attendons depuis 2011, et sommes appelés à patienter encore de nombreuses années pour une question dont la survie de notre COM dépend pourtant : la dotation de compensation des charges liées au transfert de compétences.
Alors, on est en droit de s’interroger, puisque les voies légales et réglementaires nous envoient systématiquement dans “le mur” : faudrait-il qu’un groupe local monte un spectacle qui suscite délibérément et outrageusement la controverse autour de l’évolution statutaire pour qu’un Manuel Valls, que l’on attend toujours d’ailleurs, daigne demander au Conseil d’état ou au tribunal administratif de Paris de porter les yeux sur notre territoire ?